Assassinat de Norbert Zongo : 23 ans après, le peuple est toujours en quête de cette justice

 

Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) ont organisé une conférence de presse dans la matinée de ce mardi 7 décembre 2021 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre avec les Hommes de média, est relatif à la commémoration du 23e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons. L’occasion a été donnée aux conférenciers de jauger la situation nationale du Burkina Faso.

C’était un 13 décembre, plus exactement de l’année 1998 que le journaliste d’investigation, Norbert Zongo a été assassiné aux environs de Sapouy avec trois de ses camarades. 23 ans plus tard, ce crime reste toujours impuni. Le peuple demande toujours et encore justice pour ces crimes horribles que certains dénomment “le drame de sapouy“.

Comme les autres précédentes années, des organisations s’apprêtent à commémorer ces 23 ans à travers des activités. Recueillements et dépôts de gerbes de fleurs dans les cimetières, Assemblées générales, conférence, meetings, marches-meetings, hommages à Norbert Zongo et à ses compagnons, à Flavien Nebié, Dabo Boukari, Cissé Fahabou, Balima Hama, aux victimes de l’insurrection populaire d’octobre 2014, du putsch de 2015… Cette année, les activités se dérouleront autour du thème « Face aux velléités ambiantes de blocage et contre toute consécration de l’impunité au nom d’une quelconque réconciliation nationale, poursuivons avec la même détermination, la lutte pour la vérité et la justice pour Norbert Zongo et ses compagnons et pour toutes les victimes de crimes de sang ». Selon le Président du collectif CODMPP, Chrysogone Zougmoré par ailleurs président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, la dégradation de la situation sécuritaire jamais égalée, questionne la qualité de la gestion de la sécurité par les autorités.

Des questions se posent sur la situation actuelle du dossier Norbert Zongo. Les conférenciers ont apporté des éclaircissements sur cet important sujet. En effet, le 30 juillet 2021, le Conseil d’Etat français a validé l’extradition de François Compaoré (principale accusé) vers le Burkina Faso, rejetant ainsi le recours formé par ce dernier contre le décret d’extradition. Le 6 août 2021, la cour européenne des droits de l’Homme a suspendu provisoirement l’extradition de François Compaoré suite à une requête de ses avocats. Les avocats ont choisi de jouer la carte du temps. Selon les avocats, François Compaoré serait livré à un traitement inhumain et dégradant. Le président du CODMPP pense que les commanditaires et exécutants des “assassinats crapuleux” du 13 décembre 1998 seront jugés car « le peuple débout et déterminé obtiendra justice pour Norbert Zongo et ses compagnons ».

Maître Prosper Farama, avocat sur le dossier Norbert Zongo a saisi l’opportunité pour revenir sur ce qui fait tarder le dossier. Pour lui, l’on ne peut point accuser le gouvernement et la justice burkinabè sur la lenteur du dossier. Parce que l’affaire, au-delà de la justice française, est dans les mains de la cour européenne des droits de l’homme. « C’est cette cour qui a suspendu de façon temporaire, l’avancement du dossier », a laissé entendre Me Prosper Farama. Par ailleurs, il a apporté des critiques sur la gestion de la crise sécuritaire par les autorités du Burkina Faso. Revenant sur une arrestation d’un activiste d’il y a environ deux ans, qui était accusé de démoraliser les troupes au front, quand il a publié sur les réseaux sociaux que des troupes étaient mal gérées. Pour Me Farama, avec cette affaire de Inata, l’histoire donne raison à cet activiste du nom de Naïm Touré. A entendre l’avocat sur le dossier Norbert Zongo, le gouvernement gagnerait à exploiter les pistes de certains activistes au lieu de les prendre comme des ennemis de la Nation et en les privant de leur liberté.

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