Burkina : Campagne de Chimio-prévention du paludisme saisonnier

 

Dans le cadre du renforcement de la lutte contre l’endémie palustre, le ministère de la santé met en œuvre une série d’interventions de lutte contre le paludisme dès l’installation de la saison des pluies, ou période de forte transmission du paludisme.

C’est ainsi que le ministère a lancé le lundi 22 juillet 2019 la campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier ou CPS dans tous les 70 districts sanitaires que compte le pays.

1. Pourquoi la CPS ?

En effet, c’est au sein de cette tranche d’âge que sont rencontrés la majorité des décès imputables à cette maladie. Les statistiques sanitaires ont rapporté en 2018, 11 970 321 cas de paludisme dont 5 870 314 chez enfants de moins de cinq ans avec malheureusement 4 294 décès dont 41,64%, soit 5 décès par jour chez cette même tranche d’âge. La CPS a fait les preuves de son efficacité dans les zones de forte transmission saisonnière du paludisme à courte durée (3-4 mois).

2. Qu’est-ce que la CPS ?

Elle consiste en l’administration mensuelle de Sulfadoxine-Pyriméthamine et l’Amodiaquine (SP+AQ) jusqu’à 4 mois pendant la période de haute transmission du paludisme chez les enfants âgés de 3 à 59 mois en bonne santé. Cette intervention doit être couplée à l’utilisation de la moustiquaire imprégnée tous les jours toutes les nuits et pendant toute l’année.
Bien conduite, la CPS a des avantages car elle prévient environ 75% de tous les cas de paludisme et 75% des cas de paludisme grave. Elle entraine aussi une diminution de la mortalité infantile d’environ 1 pour 1000 et réduit probablement l’incidence de l’anémie.

3. Où est mise en œuvre la CPS ?

La mise en œuvre de cette intervention majeure de prévention a débuté à titre pilote au Burkina Faso, dans sept districts sanitaires en 2014. La couverture s’est accrue d’année en année avec respectivement :
– 17 districts sanitaires en 2015 ;
– 54 districts sanitaires en 2016 ;
– 59 districts sanitaires en 2017 ;
– 65 districts sanitaires en 2018 ; (sauf les 5 districts de la région du Centre)
– 70 districts sanitaires en 2019.

4. Quelles sont les stratégies de mise en œuvre ?

La stratégie fixe au niveau des centres de santé et celle de porte-à-porte sont utilisées et permettront d’administrer de juillet à octobre les médicaments à plus de 4 millions d’enfants de la tranche d’âge ciblée.

5. Quels sont les médicaments utilisés ?

Deux médicaments sont utilisés (Sulfadoxine-Pyriméthamine et Amodiaquine) et il existe deux types de plaquettes selon la tranche d’âge de l’enfant :
– La plaquette de couleur orange pour les enfants de 3 à 11 mois ;
– La plaquette rouge pour ceux de 12 à 59 mois.
Chaque plaquette comporte quatre comprimés : un comprimé blanc qui est la Sulfadoxine-Pyriméthamine et trois comprimés jaunes qui sont de l’Amodiaquine.
Ces médicaments agissent de manière complémentaire et protègent les enfants pendant 28 jours.

6. Comment se fait l’administration des médicaments ?

Après une communication avec les parents d’enfants et une sélection rigoureuse des enfants éligibles dans chaque ménage, chaque équipe de distributeurs communautaires (DC) procèdent à l’administration de la première dose composée des deux médicaments (Sulfadoxine-Pyriméthamine et Amodiaquine) aux enfants de 3 à 59 mois en bonne santé le premier jour. Il est fortement recommandé aux DC d’utiliser le matériel du ménage pour donner les médicaments. A la fin, ils remettent les comprimés des deux jours suivants aux parents. Ces deux comprimés seront donnés aux enfants par les parents le 2ème et le 3ème jour (en faisant dissoudre un médicament jaune dans un gobelet avec une seule cuillerée d’eau, bien mélanger et donner à boire à l’enfant) aux mêmes heures et après leur avoir donné à manger.
Les médicaments ne doivent être administrés qu’en présence et avec le consentement d’un parent ou d’une gardienne d’enfants majeurs. Il revient à chaque parent d’en décider et de laisser les consignes nécessaires aux gardiennes d’enfants.
NB : En cas de vomissements ou de perte de comprimé les deux jours suivants, les parents doivent récupérer gratuitement le comprimé perdu auprès des DC ou au centre de santé.

Pour assurer une bonne protection pendant la période, il faut obligatoirement que l’enfant reçoive le traitement complet de trois jours par mois pendant les quatre mois que dure la campagne. Il est également important d’appliquer toutes les autres mesures de lutte (dormir tous les jours, toutes les nuits et pendant toute l’année sous moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action, lutter contre les eaux stagnantes, garder son cadre de vie propre et aller rapidement dans un centre de santé en cas de corps chaud).

7. Quelles sont les contre-indications de la CPS ?

Les médicaments de la CPS ne doivent pas être administrés aux enfants :
– Déjà malades du paludisme ;
– Allergiques aux sulfamides (exemple : cotrimoxazole) ;
– Allergiques à la Sulfadoxine-Pyriméthamine ou à l’Amodiaquine ;
– Fébriles (corps chaud) ;
– Gravement malades ;
– Qui ont reçu 1 dose soit de Sulfadoxine-Pyriméthamine, soit d’Amodiaquine au cours des 28 derniers jours.

8. Quels sont les effets indésirables des médicaments de la CPS ?

Les médicaments de la CPS sont généralement bien tolérés par les enfants. Mais comme tout médicament, des effets indésirables peuvent survenir chez certaines personnes et doivent être nécessairement communiqués aux parents.
Ainsi, des vomissements, une somnolence, une fièvre ou un prurit (grattage) peuvent survenir après l’administration chez certains enfants. Si ces effets persistent, il est conseillé de consulter rapidement le centre de santé le plus proche.

9. Quel est le calendrier de la campagne 2019 ?

La campagne dure quatre jours par mois pendant les mois de juillet, août, septembre et octobre 2019. Les dates officielles mensuelles sont :
• 1er passage : 22 au 25 juillet ;
• 2ème passage : 20 au 23 aout ;
• 3ème passage : 18 au 21 septembre ;
• 4ème passage : 15 au 18 octobre.

10. Quels sont les partenaires de la campagne 2019 ?

Les partenaires qui accompagnent le Burkina Faso dans la mise en œuvre sont : la Banque Mondiale, le Fonds Mondial, Malaria Consortium, l’Initiative du Président américain en faveur de la lutte contre le paludisme et l’Unicef.

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