Forum du groupement des éditeurs de presse publique de l’Afrique de l’Ouest (GEPPAO) : Discours du président Kaboré

Sous le thème “Le rôle des médias dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest : entre contraintes sécuritaires et devoirs professionnels” , Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, a accueilli ce jeudi 20 juin 2019 le forum de haut niveau du Groupement des éditeurs de presse publique de l’Afrique de l’Ouest (GEPPAO). Un forum sur le rôle des médias dans la lutte contre le terrorisme, présidé par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Lisez son discours de la cérémonie d’ouverture des travaux !

Monsieur le Vice-président représentant le président de l’Assemblée nationale
Monsieur le Président du Conseil constitutionnel
Mesdames et Messieurs les Présidents d’Institution
Mesdames et Messieurs les Représentants du Corps diplomatique et Consulaire
Mesdames et Messieurs les membres du GEPPAO
Honorables invités

Au moment où la communauté Ouest-africaine des éditeurs de presse publique se retrouve à Ouagadougou, je voudrais rendre hommage aux acteurs et actrices infatigables du 4ème pouvoir qui ont pour sacerdoce l’information, la sensibilisation et la conscientisation des populations.
Ils le font, souvent au péril de leur vie, et je voudrais avoir une pensée pour toutes celles et pour tous ceux qui nous ont quitté en voulant sacrifier aux exigences de leur profession et pour toutes les victimes du terrorisme.

Distinguées personnalités
Mesdames et Messieurs

La rencontre qui s’ouvre ce matin à Ouagadougou et dont l’objectif est de contribuer à la lutte contre le terrorisme dans la sous-région prouve à souhait l’importance des actions concertées pour venir à bout de la menace terroriste dans notre sous-région.

C’est du reste ce qui justifie la création du G5 Sahel, à l’initiative des cinq pays du Sahel en février 2014 et dont la double vocation est de promouvoir l’intégration économique régionale et de lutter contre le terrorisme.

Mesdames et Messieurs

Le terrorisme est un affront aux valeurs communes inscrites dans la Charte des Nations Unies et dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et du Citoyen. C’est à juste titre qu’il devra être combattu partout où il sévit. Dans cette entreprise, les médias ont une importante partition à jouer. Outils de sensibilisation, de formation et de conscientisation, les médias véhiculent au quotidien nos valeurs et nos espoirs. Les hommes et les femmes de médias, publics ou privés, doivent se convaincre des exigences de la communication de crise et en faire leur crédo.
Selon le dernier rapport de Reporter sans frontière (RSF), le Burkina Faso occupe, pour l’année 2019, la 36e place sur 180 pays dans le monde.
Une position appréciable au regard du contexte sécuritaire précaire. Ce classement fait sur la base des performances en matière de pluralisme, d’indépendance des médias, d’environnement et d’autocensure, de cadre légal, de transparence et de la qualité des infrastructures soutenant la production de l’information, est le signe d’une volonté politique affichée pour offrir un terreau fertile à l’éclosion d’une réelle liberté d’informer.

Nous continuerons à favoriser une presse libre, responsable et transparente, car la liberté d’expression est une valeur fondamentale qui ne doit jamais être mise en péril. Elle est pour nous un pilier de la démocratie et de l’Etat de droit que nous devons sans cesse renforcer et élargir, pour autant que le pouvoir des médias s’exerce au bénéfice de la nation entière. Tout autre comportement doit être combattu.

Le terrorisme moderne, par ses attaques violentes et spectaculaires, agit de manière à attirer autant que possible l’attention du monde.
Dans un contexte de profonde crise du paysage médiatique traditionnel, les médias émergents élargissent le cercle de la parole et offrent plus de liberté à l’utilisateur, qui est en même temps un générateur de contenus. Cette décentralisation dans la production de contenus médiatiques profite également aux mouvements terroristes. Face à cette donne, il devient plus que jamais nécessaire que les médias traditionnels redoublent d’efforts pour relever les défis de la crédibilité, du professionnalisme et de la responsabilité.

Le travail d’information de nos populations doit aller dans le sens de la positivité de l’action pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale et de notre vivre-ensemble.

Pour ce faire, les structures en charge de la régulation des médias devraient accomplir un travail de veille et de renforcement des capacités, non seulement des acteurs des médias pour des contenus aidant à la cohésion sociale, mais également vis-à-vis des populations, pour un meilleur usage des médias.

Mesdames et Messieurs les journalistes

Au-delà des règles de droit et de déontologie au respect desquelles tout journaliste est tenu, il y a l’éthique, complexe par essence, et à l’aune de laquelle s’apprécie votre niveau de responsabilité sociale.
C’est pourquoi je vous encourage, au cours de vos échanges, à revisiter les bases de votre sacerdoce, à envisager toutes les possibilités pour l’essor d’une presse qui construit et pérennise la cohésion sociale dans ce contexte difficile.

Il nous appartient dans les conditions actuelles, et quels que soient nos spécialités ou domaines d’excellence, de relever le défi, en démontrant notre commune volonté de transcender nos différences et nos intérêts individuels pour ne voire que l’essentiel : faire de nos pays et de notre sous-région un havre de paix.
Dans cette quête, nous sollicitons la contribution ferme et engagée de la Communauté internationale et de tous les hommes épris de paix, de justice et d’équité, car c’est ensemble que nous viendrons à bout du péril terroriste.

Mesdames et Messieurs les membres du GEPPAO

Le présent forum que je me réjouis de patronner est pour moi l’expression de votre engagement à l’excellence dans un secteur de forte concurrence qui exclut le tâtonnement et l’amateurisme.
Je ne saurais terminer sans remercier tous les partenaires de la présente rencontre. Je salue la présence de nos hôtes venus apporter leur contribution à la réflexion et formule le vœu que cette rencontre consolide les bases d’une nouvelle presse républicaine, professionnelle maniant avec responsabilité son pouvoir d’informer.

Sur ce, je déclare ouvert le Forum du Groupement des Editeurs de Presse Publique de l’Afrique de l’Ouest (GEPPAO).

Plein succès à vos travaux !
Je vous remercie.

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