La journée du 03 juin marque la célébration de la journée mondiale du pied Bot depuis 2012. Le pied Bot est une malformation congénitale, c’est-à-dire présente à la naissance dans laquelle le pied est tourné vers l’intérieur et vers le bas. A l’instar d’autres pays du monde, le Burkina célèbre cette journée à travers le programme pied Bot du centre médical protestant Schiphra.

Sur 806 naissances, un enfant nait avec le pied Bot. Ce qui fait que par an, 958 enfants naissent avec ce mal d’après les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Programme piedbot a marqué la célébration de cette journée ce 02 juin 2022 à Ouagadougou au sein de l’hôpital schiphra. Cette journée offre l’occasion au programme de sensibiliser les populations sur cette maladie qui n’a pas de cause connue formellement identifiée à ce jour.

Selon le Dr Faïcal Oubda, « le pied Bot est deux fois plus commun chez le garçon que chez les filles. S’il n’est pas traité tôt, il provoque un handicap grave et permanent, des problèmes de peau, des douleurs, l’impossibilité de porter des chaussures, des difficultés à marcher, la stigmatisation, la discrimination avec des opportunités d’éducation et d’emploi réduites ». C’est pourquoi, depuis le 1^er décembre 2017, un partenariat est né entre l’hôpital Schiphra et l’ONG Hope Walks pour l’implémentation du programme pied Bot au Burkina Faso. Pour la directrice de l’hôpital Schiphra, Marie Claire Traoré, la mission de ce programme est de libérer les enfants et leurs familles du fardeau physique, émotionnel et économique du pied Bot congénital, en associant un traitement de qualité à des soins empreints de compassion. « A ce jour, plus de 780 enfants ont été soignés et guéris du pied bot. Ce traitement se fait gratuitement grâce aux partenariats », a laissé entendre Marie Claire. Une trentaine de parents ont accompagné leurs enfants pour manifester leur joie à la célébration de la journée.

Certains parents ont pu faire des témoignages. C’est le cas du papa de Gandema Saïd, qui a expliqué qu’il n’avait jamais entendu parler de cette maladie jusqu’au jour de la naissance de Saïd. Pris de peur au début, il est rassuré par la sage-femme. « Une semaine après la naissance, nous sommes allés à l’hôpital Saint Camille pour consultation. De là-bas, nous avons été orientés à Schiphra. A Schiphra nous avons été reçus par la coordinatrice et Dr Oubda (…) Nous avons suivi le traitement et ça s’est déroulé très bien », a témoigné le papa de Saïd avant d’inviter les hommes à accompagner les femmes pour suivre le traitement. « Les gens souvent sont ignorants. Y a d’autres qui pensent que si les pieds sont massés, ça passe. Ce qui n’est pas le cas », a dardé Monsieur Gandema.

Dr Oubda Faïçal est manager du programme piedbot Hope walks au Burkina Faso. En cette journée commémorative du pied Bot, il s’agit de célébrer la guérison des enfants qui ont atteint l’âge de 4 à 5 ans que nous suivons depuis 2017, et appeler la population à les accompagner à la détection et au traitement des enfants atteints du pied Bot. En effet, il y a sept centres au Burkina où le traitement existe : L’hôpital Sourou Sanou de Bobo-Dioulasso, le centre Morija de Kaya, la clinique du Dr Sedego, le centre Espoir de Fada, la clinique Persis de Ouahigouya, le centre Régional de Tenkodogo et l’hôpital Schiphra à Ouagadougou. Si le bilan des cinq années passées est satisfaisant, des défis restent à relever. « 780 enfants, c’est beaucoup mais à la fois peu parce que les 950 qui naissent avec le pied bot ne sont pas tous pris en charge », a regretté Dr Oubda. Il a donc lancé un appel aux sage-femmes, aux gynécologues, aux pédiatres qui sont en contact avec des mamans, à détecter les pieds Bot à la naissance, afin de les référer le plus tôt possible pour que le traitement puisse être bien fait.