Mali : La Conférence d’entente nationale n’aura accouché que d’une souris

 

A l’issue de la Conférence d’entente nationale qui s’est achevée le dimanche 02 avril 2017 dans la capitale malienne, les participants ont recommandé aux autorités politiques d’engager des discussions avec les djihadistes afin de trouver un terrain d’entente. Cette proposition quoique étrange n’est pas originale.

Initialement cette Conférence d’entente nationale devait aboutir à l’élaboration d’une Charte de réconciliation nationale. Les participants auront d’abord échoué sur ce plan. En lieu et place d’une Charte de réconciliation nationale, ils ont fait une série de recommandations qui  devrait jeter les bases d’un Mali en paix. Si le principe d’un Mali en paix fait l’unanimité au sein de la communauté nationale et internationale, ce n’est pas le cas des recommandations formulées par les participants à la Conférence d’entente nationale. L’une des recommandations qui restent à travers la gorge d’une certaine opinion, c’est bien la négociation avec les leaders djihadistes qui ont fait du nord du Mali l’enfer Ouest-africain.

La proposition faite n’est pas en réalité une nouveauté, elle avait été faite en 2014 par le parti Parena de l’opposition politique. Mais, cette proposition n’avait bénéficié d’aucun soutien et en conséquence, elle est restée sans suite. Trois ans après, cette proposition est remise sur la table à l’issue de la grande messe de la paix et de la réconciliation nationale. Le cadre générateur de cette idée oblige l’Etat malien à se pencher avec sérieux sur la question et à la traiter avec plus de tact. Sur le coup, le Ministre de la réconciliation nationale a indiqué que le Mali ne refusera pas de discuter avec ses fils qui ont à cœur d’abandonner la triste aventure terroriste et de poser les bases d’un Mali républicain et laïc. Il s’agira alors pour les autorités de discuter avec les terroristes, d’identifier leurs revendications et y apporter le traitement en conséquence.

Cette recommandation de la Conférence d’entente nationale ressemble beaucoup plus à un gros coup de publicité. En faisant cette recommandation, les participants n’ignorent pas qu’elle restera inaccessible dans les faits. Les épreuves vécues par les maliens depuis 2012 par le fait des terroristes ne laissent aucune chance à une éventuelle négociation entre les deux parties. Si l’objectif de cette supposée négociation serait d’aboutir à un Mali unifié, républicain et laïc, alors il serait inutile de déployer la moindre énergie pour elle. Tout le combat des djihadistes Iyad et Kounfa se résume à bannir la laïcité au Mali, à mettre le pays sous la coupe de la charia et à leur permettre d’étendre leur influence sur l’ensemble des pays de la bande sahélo-saharienne, comme le Burkina Faso. Le trafic de drogues et d’armes devait constituer pour eux qu’une cerise sur le gâteau. Il est donc évident que la négociation avec ces djihadistes sera improductive, donc irrecevable.

Au-delà de tout, le Mali ne saurait aller à l’encontre des principes de la Communauté internationale qui reste toujours hostile à toute idée de négociation avec les djihadistes. Les Etats de la bande sahélo-saharienne doivent également travailler à donner leur point de vue sur cette question dans la mesure où si elle est mal traitée au Mali, il est évident qu’elle aura des répercussions  dans tous ces pays de la bande.

 

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