Point de presse à l’issue du Sommet extraordinaire de la CEDEAO en visioconférence : Ce que le président du Faso a dit aux hommes et aux femmes de médias.

 

La session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le covid-19 a clos ses travaux, ce jeudi 23 avril, en début d’après-midi. A l’issue de ce sommet, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a fait le point avec les Hommes de médias.

« Nous venons donc de terminer la Conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO sur le COVID-19. Cette conférence avait pour but de faire le point de la situation, aussi bien au plan sanitaire, qu’au plan économique et social. Au plan sanitaire, il ressort 5276 malades dans l’espace CEDEAO dont 134 décès. De façon globale, tous les Etats ont été touchés. Le constat qui est fait est que dans tous les Etats également, des plans de riposte, aussi bien sanitaire qu’économique, ont été mis en place. Il a été demandé à la CEDEAO, notamment au président de la Commission, de pouvoir travailler à agréger l’ensemble des éléments, concernant aussi bien les ripostes sanitaires que les plans de ripostes au niveau économique.

Nous avons également dit qu’il était nécessaire d’articuler l’ensemble des actions aussi bien au plan national, au plan de la région qu’au niveau de l’Union africaine, puisque l’ensemble de ces institutions travaillent également dans le cas de la lutte contre le COVID-19. Au niveau de l’Union africaine, il y a un fonds qui a été mis en place, COVID-19, qui peut être financé par les Etats ou le secteur privé. Mais également, des champions ont été choisis pour continuer la réflexion sur les questions économiques, d’endettement, etc. Tout ce travail est en cours au niveau de l’Union africaine, et nous avons estimé qu’il était nécessaire que nous fassions une cohérence entre l’ensemble de ces programmes. C’est pour cela qu’avec le fonds social qui était prévu au niveau de la CEDEAO, les chefs d’Etat ont estimé qu’il ne fallait plus faire un doublon, parce que l’Union africaine avait créé un fonds à cet effet.

Nous avons salué l’action de la CEDEAO à travers l’OOAS (Organisation ouest-africaine de la santé) qui a donné un certain nombre de médicaments, de tenues de protections pour les médecins, les infirmiers, et tous ceux qui sont en première ligne et en contact avec les malades. Nous avons salué cette action de la Commission à travers l’OOAS et salué également l’action de l’Union africaine, parce que nous avons reçu de cette institution un certain nombre de dons pour les différents pays.

Au plan économique, le constat que nous faisons aujourd’hui est que le taux de croissance régional sera à 2% si la pandémie dure jusqu’au mois de juin. Au-delà, si elle se poursuit, il sera à -2,1%, ce qui signifie que nous serons dans une récession au niveau de la CEDEAO. L’autre aspect qui est à constater est que le ralentissement de la production dans les pays développés va entraîner des difficultés d’approvisionnement dans les intrants qui rentrent dans les productions de nos différents pays. De même, l’ensemble des produits, des minerais ou des productions que nous avons à l’exportation vont connaitre également un ralentissement, donc forcément une chute de coût. C’est pour cela que des pays producteurs comme le Nigéria pour le pétrole, vont subir une baisse dans les premiers temps de l’ordre de 50%. Pour le Burkina Faso, c’est le coton, la Côte d’Ivoire c’est le cacao, le Ghana c’est aussi le cacao, on subira un impact de l’ordre de 14% qui, en fonction de la durée de la crise, peut être dur.

Nous vivons une situation nationale, sous-régionale et africaine assez difficile qui pose la problématique qu’une réflexion soit engagée, non seulement pour lutter dans l’immédiat contre les conséquences sanitaires et économiques du Covid-19, mais également que la réflexion commence à être menée sur la situation post Covid-19, pour en tenir compte, parque nous pensons qu’il est important qu’il y ait des développements de l’industrialisation de l’Afrique, que nous travaillions à ce que nous-mêmes nous puissions produire un certain nombre de choses au niveau du continent, et que nous mettions nos chercheurs également dans les conditions qui leur permettent d’avoir une production africaine et au service de l’Afrique.

C’est une réunion qui avait son intérêt et je crois que ça a été la première fois que nous partageons, au niveau de notre espace, l’ensemble de ces préoccupations, et tous les chefs d’Etat ont montré leur engagement et leur détermination à ce que nous partagions les meilleures pratiques et nous fassions en sorte également qu’au niveau international, nous parlions d’une même voix, sur les questions de l’annulation des dettes publiques vis-à-vis des pays africains. Et nous avons confié cette mission à la Task Force au niveau de l’Union africaine qui va mener ce plaidoyer que l’ensemble des pays africains vont soutenir. C’est une question également qui a été posée sur laquelle nous avons pris une position assez ferme. Sur ce point particulier, on demandera à ce qu’en tout cas, dans le cadre de cet appui à la relance des économies africaines, l’annulation de la dette soit également au premier rang du travail que nous devons faire. Voilà ce que je peux dire grosso modo des discussions que nous avons eues. Nous avons désigné le président Buhari comme étant le champion de la lutte contre le Covid-19 au niveau de la CEDEAO. Evidemment, il travaillera avec l’appui des différents chefs d’Etat.

Cela a été également l’occasion au cours de ce sommet de pouvoir reconnaître officiellement au niveau de la CEDEAO, l’élection du président Umballô qui est le président de la République de Guinée-Bissau, qui, aujourd’hui, a participé effectivement à cette conférence des chefs d’Etat, et donc qui est reconnu de façon officielle maintenant comme étant le président élu de la Guinée-Bissau. Voilà un peu les grandes conclusions de ce sommet que je voulais partager avec vous.

Question de la presse : Excellence, est-ce qu’il y a des mesures concrètes qui ont été annoncées par les chefs d’Etat de la CEDEAO pour lutter contre la pandémie au sommet de ce jour ?

Les mesures concrètes d’abord, c’est toutes les mesures de prévention que nous connaissions qui sont prises au niveau des différents pays. Les mesures concrètes c’est ce que je vous dis également, au-delà de la prévention, au-delà également des questions qui vont concerner les tests qu’il faut organiser de manière à assurer conséquemment la lutte contre le Covid-19, je dirai qu’au-delà de ce que tous les Etats font actuellement, la CEDEAO n’a fait que consolider les efforts que nous devons faire dans ce sens dans tous les pays.

Evidemment des questions de préoccupations générales ont été posées, notamment la question de l’éducation pour voir comment nous n’allons pas perdre dans le capital humain, quelles sont les dispositions que nous devons prendre pour assurer la sécurité des enfants et éventuellement la reprise des écoles. Mais tout cela ce sont des questions qui sont soumises à discussion de manière à ce que nous ayons une vision harmonisée, éventuellement sur ce programme-là, qui sont des préoccupations d’ensemble. D’ores et déjà, on a salué les mesures économiques que certaines institutions ont déjà prises, certaines décisions intermédiaires que le G20 a également prises, qui est un report des échéances de 12 mois…, qui sont des solutions déjà en cours. Mais je dois dire simplement que l’ensemble des plans de riposte des différents pays sont accompagnés par la CEDEAO, en termes de matériels, d’équipements pour le moment. Pour le reste, les questions économiques, nous allons poursuivre les discussions au fur et à mesure ».

Transcription : Direction de la Communication de la présidence du Faso.

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