Dédougou a abrité la conférence de diffusion des résultats du colloque national de Dori et des valeurs de référence, le 29 février dernier. Présidée par le ministre de la culture, Abdoul Karim Sango, cette conférence a connu la présence des autorités locales. Les acteurs de la culture de la Boucle du Mouhoun se sont mobilisés à cette rencontre dont les échanges ont porté autour de plusieurs thématiques.  

« Sensibiliser autour de nos valeurs de référence, qui ont de tout temps facilité le vivre ensemble, et diffuser le rapport du colloque national de Dori », c’est l’objectif global de cette conférence de diffusion organisée sur l’ensemble du territoire national dont l’étape de Dédougou s’est tenue le 29 février dernier.

Cette conférence fait suite au colloque sur le rôle de la culture dans la lutte, la prévention de l’extrémisme violent et la promotion de la cohésion sociale, tenu les 5 et 6 octobre 2018 à Dori. Ledit colloque a permis aux acteurs et aux couches socioprofessionnelles de réfléchir sur la problématique et d’aboutir à une feuille de route sur la contribution de la culture dans la lutte contre l’extrémisme violent, ainsi qu’à des recommandations pertinentes.

Parallèlement à ce dialogue politique engagé par le chef de l’Etat, le secteur de la culture dispose déjà d’un outil adapté au contexte, d’initier ces échanges qui s’apparentent à un dialogue social, à même de faire découvrir ce qui nous ressemble plus : « notre culture ».

« Ce que le ministère de la culture, des arts et du tourisme tente de faire, c’est de pousser les Burkinabè à s’interroger finalement sur ce qu’ils sont », dira le ministre Abdoul Karim Sango. Pour lui, les recherches leur ont conduit à l’idée que la culture peut être un élément qui va souder et rapprocher davantage les populations mais aussi, les aider à mieux résister au terrorisme.

Selon Abdoul Karim Sango, nos communautés ont vécu pendant longtemps en très bonne intelligence, ce qui leur a permis de faire face à des défis plus sérieux, d’ailleurs comme le phénomène auquel nous sommes exposés  aujourd’hui. « Il n’est pas trop tard si nous avons l’intelligence d’interroger notre patrimoine culturel pour voir quelles sont les leçons qui ont permis à nos sociétés de traverser tout ce temps », a-t-il estimé.

Trois axes majeurs étaient au centre de cette conférence. Il s’est donc agi de présenter aux participants, les  fondements culturels de notre pays ; promouvoir notre identité culturelle ; permettre que les résultats des recherches puissent participer à la construction de la cohésion sociale et à la lutte contre l’extrémisme.

Pour Boué Pierre Dakuyo, porte-parole du Massa de Dédougou, nos valeurs traditionnelles sont les valeurs que nous maitrisons le mieux car c’est nous qui les avons conçues et c’est sur ça que nous avons fondé notre vie. Si aujourd’hui nous les perdons et que nous faisons des emprunts culturels ailleurs, nous pouvons avoir beaucoup d’égarements dans nos comportements, et c’est ce qui nous arrive aujourd’hui. Pour lui, que le pouvoir soit traditionnel ou politique, les deux pouvoirs ont le même objectif à savoir, l’épanouissement de la population. Donc il est nécessaire que les deux puissent s’épauler. « Nous allons jouer notre partition en faisant passer le message », a-t-il estimé.

Il est donc attendu des participants, que cette feuille de route puisse être connue par toute la communauté nationale et que chacun puisse s’approprier la part contributive qui est attendue de lui. Que ce soit l’État, les citoyens, les familles, les collectivités et tout le monde, chacun doit pouvoir s’approprier les contenus de cette feuille de route et savoir ce qui est attendu de lui à travers les trois grands axes dont il a été question.

 

Lacina Yao