Situation nationale : Les ressortissants de Namsiguia(Bam) sonnent l’alerte

 

Ce lundi 10 janvier 2022, les ressortissants de Namsiguia par le biais de l’Association pour le développement de Namsiguia et villages environnants (ADNVE) ont animé une conférence de presse à Ouagadougou. Au cours de cet échange avec les hommes de médias, ces ressortissants ont sonné l’alerte pour sauver le village qui fait face à l’insécurité grandissante.

Namsiguia est situé à 20km de la commune de Bourzanga, province du Bam et 38 km de Djibo. Ce village traversé par la route nationale n°22 reliant Ouagadougou à Djibo, est la dernière localité du Bam avant le Soum et fait face depuis plus de quatre ans à l’hydre terroriste. Il a accueilli de nombreux déplacés internes venant des villages environnants et d’autres provinces. De nombreuses rencontres et dialogues ont été organisées pour trouver une solution face à leur situation sécuritaire mais ces démarches ont été vaines. C’est pourquoi, ils ont décidé d’avoir recours aux médias. « Il faut sauver maintenant et sans délais les milliers de populations de Namsiguia pour que leur résistance contre le terrorisme depuis maintenant quatre longues années, ne soit pas vaine », tel est l’appel lancé par les ressortissants de Namsiguia.

« Ce patelin qui a fait preuve de résilience est dans le viseur des terroristes qui le considèrent comme le verrou à sauter pour mieux s’implanter dans la zone et étendre leur emprise aussi bien dans le Bam que dans le Soum », a laissé entendre Abdoul Karim Sawadogo, porte-parole des ressortissants sur la crise sécuritaire que vit Namsiguia. La population vit des attaques quotidiennes à travers des meurtres, des vols de bétails revendus dans le marché de Djibo, des enlèvements, des confiscations des charrettes à traction asines, des tricycles, des motos, un traitement dégradant de la gente féminine, entre autres.

« A la date du 5 janvier 2022, elle a enregistré sa 30e attaque. Encerclé par les terroristes qui déroulent sans peine leur stratégie d’étouffement en occupant les points névralgiques comme le barrage de Kourao et les puits de Basnéré, les populations sont affamées et assoiffées. Elles vivent dans une prison à ciel ouvert. Impossible d’aller au chef-lieu Bourzanga du fait du blocus des terroristes à kaifaye situé à 2km où ils contrôlent les cars et les camions, et enlèvent les ressortissants de Namsiguia », a relaté le porte-parole sur le vécu des populations puis d’ajouter : « le village est à bout de souffle »

Les populations de Namsiguia et les déplacés internes, pour montrer leur mécontentement, ont initié un blocus de la RN22 du 6 au 8 décembre 2021 et sollicité la présence des autorités pour leur faire part de leur doléance sans aucune réaction. La population se trouve ainsi abandonnée par les autorités. « Les populations n’ont plus accès à leurs champs ni au point d’eau de Kourao pour le maraîchage. Certes Namsiguia existe toujours grâce à l’action combinée des FDS et des volontaires pour la défense de la patrie mais manque de tout », a confié monsieur Sawadogo. En effet, les terroristes ont bloqué les points d’accès d’eau et les camions refusent de ravitailler la population ainsi que certaines compagnies de transport qui refusent de prendre les ressortissants de Namsiguia car les terroristes leur interdisent le transport de la population de cette ville. C’est pourquoi, les ressortissants proposent ainsi une instauration d’un poste de contrôle de Namsiguia. Une correspondance avec des doléances a été adressée aux autorités le 12 décembre 2021 sans aucune réponse jusqu’à ce jour.

« De notre petite observation, ceux qui ont décidé de s’attaquer à notre nation ne sont pas plus fort que nous et leur stratégie est la plus simple possible. Lorsqu’ils s’attaquent à une localité ils s’en donnent les moyens de piller tous les biens : la volaille, les gros et petits bétails, des greniers remplis de céréales et tout en occupant les meilleures maisons. N’étant pas inquiétés dans leur nouvel espace, ils observent une accalmie et les villages d’en face pensent qu’ils sont à l’abris jusqu’à ce ces sans foi ni loi choisissent à nouveau d’aller à l’offensive », a révélé monsieur Sawadogo puis d’ajouter : « Leur autre stratégie, c’est d’investir les axes routiers pour détourner les camions et se servir de tout ce qui leur manque ».

À travers cette sortie, l’Association pour le développement de Namsiguia et villages environnants (ADNVE) invite les Burkinabè à la prière, la solidarité avec les déplacés, les orphelins et les veuves, les conseils, les paroles d’encouragement, le refus de la compromission avec l’ennemi qui sont des armes puissantes pour vaincre les terroristes. Ils pensent que l’arrivée du nouveau Premier ministre et de son gouvernement de combat, changera leur situation dans les jours à venir.

 

 

 

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