1990-2022 : 32 ans après son assassinat, justice n’est toujours pas rendue pour Dabo Boukaré. Des étudiants se sont retrouvés sur le terrain de l’université Joseph Ki-Zerbo, qui d’ailleurs porte le nom “Dabo Boukary“ , pour dénoncer ce crime “odieux“, et réclamer vérité et justice pour leur camarade.

La manifestation a été organisée par deux associations estudiantines : l’Association nationale des étudiants Burkinabè (ANEB) et l’Union générale des étudiants Burkinabè (UGEB). Ils ont rappelé les conditions d’assassinat de leur camarade de 7e année de médecine, qui serait torturé à mort par des militaires du conseil de l’entente en 1990 alors qu’il manifestait pour de meilleures conditions de vie et d’études. Ils ont aussi évoqué leurs conditions d’étude qu’ils jugent difficiles.

« Depuis 1991, toutes les générations d’étudiants qui se sont succédé ont fait de la journée du 19 mai, un symbole de la résistance estudiantine de notre pays et de leur engagement contre l’impunité », a laissé entendre le président de l’Union générale des étudiants Burkinabè (UGEB), Fousséni Sourabié. Il est convaincu que ce sont ces mobilisations qui ont empêché l’enterrement du dossier par les différents pouvoirs qui se sont succédé à la tête de l’Etat. Ce développement, poursuit Fousseni Sourabie, nous interpelle sur la nécessité de poursuivre le combat afin que les assassins de notre camarade soient châtiés tôt ou tard et où qu’ils se trouvent, par notre peuple à la hauteur de leur forfaiture. Ce, n’en déplaise aux clameurs de la réconciliation, promoteurs de l’impunité qui n’ont pas intérêt que la justice soit dans notre pays, darde le président de l’UGEB.

Cette commémoration de la 32^ème année de l’assassinat de l’étudiant Dabo Boukary a donné l’opportunité à l’ANEB d’interpeller les autorités sur la situation préoccupante des étudiants. En effet, Safiéta Kaboré, présidente de cette association a souligné le refus des étudiants face aux reformes annoncées par l’autorité sur le Fonds national pour l’éducation et la recherche (FONER), et dénoncé également le système LMD qui, selon elle, n’est pas favorable à l’évolution des étudiants. La souffrance des étudiants pour se restaurer dans les restaurants universitaires suite à la digitalisation des tickets, a été évoquée. Une minute de silence a été observée en mémoire de TANKOANO Tenipaguiba, étudiant à l’université Norbert Zongo décédé de suite de “Bousculade“ dans les rangs des locaux du restaurant universitaire GEGA.

Les manifestants du jour ont invité les étudiants à renforcer leurs rangs à travers les différentes sections pour apporter la riposte appropriée contre les attaques aux intérêts matériels et moraux des étudiants. Hormis ce rassemblement, d’autres activités seront menées dans le cadre de la commémoration de cette journée du 19 mai. Il s’agit entre autres, d’un grand panel sur la situation nationale, et la finale de la coupe du tournoi Dabo dans l’après-midi.