Assassinat de Lionel Roméo Kaboui à Ouagadougou : le cœur de la famille saigne toujours d’injustice

 

A l’occasion du 2e anniversaire de l’assassinat de leur fils Kaboui Lionel Roméo Condowê, la famille a tenu une conférence de presse ce lundi 25 avril 2022 à Ouagadougou pour faire le point de l’évolution du dossier. Jusqu’à présent, le père du défunt a toujours soif de justice.

Tué par balle à Ouagadougou, la famille Kaboui sera surprise de voir sur la constatation de décès que leur fils est mort des suites d’une maladie. C’est une constatation de décès du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo.

Lionel Kaboui, âgé de 23 ans, a été assassiné par balle de gendarmes le 06 juin 2020 à Ouagadougou, aux environs de 04 heures du matin alors qu’il se déplaçait seul dans son véhicule Double Cabine Blanche de fonction immatriculée, les vitres non teintées, pour se rendre à son domicile en famille au secteur19, après avoir fini de célébrer son anniversaire à Ouaga 2000.

Selon la famille, il a été assassiné et son véhicule criblé de balles sans motif d’autant plus que le véhicule aurait pu être immobilisé en tirant sur les roues, puisqu’il roulait seul dans son véhicule à une allure normale. “Kaboui Lionel a été purement et simplement, lâchement assassiné et criblé de balles assassines sans que la famille ne connaisse les raisons” , a lancé Emmanuel Kaboui, le père du défunt.

Après avoir criblé le véhicule de balles et dont une a atteint le regretté à la tête, il a perdu le contrôle de son véhicule qui s’est immobilisé sur un panneau publicitaire sur le terreplein central de la voie. Alors le 11 août 2020, une plainte a été déposée auprès du procureur du Faso. Le père de la victime a même demandé une audience le 09 mai et a été reçu par le procureur qui a longuement échangé avec lui sur les circonstances de la mort de Lionel, sur les préoccupations de la famille plus de deux mois après l’assassinat, et des assurances données par le procureur pour la suite de l’enquête.

Constatant neuf (09) mois après que le dossier ne bougeait pas du côté de la justice, le père Kaboui au nom de la famille, a demandé deux fois audience au ministre de la justice, garde des sceaux de l’époque, sans suite. Le dossier a été confié à un juge d’instruction, onze (11) mois après l’assassinat.

Il faut noter que vingt-trois (23) mois après, selon la famille, la plainte reste au stade des auditions et les parents attendent toujours “vérité et justice sur l’assassinat de Lionel Kaboui” . Le père du défunt a expliqué qu’arrivée à l’hôpital Yalgado, les agents de secours n’ont pas informé que la victime a reçu une balle dans la tête afin de permettre une prise en charge rapide. Ils ont juste informé que Lionel a fait un accident. Egalement, une ordonnance de plus de 60 000 FCFA a été prescrite à la famille qui a rapidement payé les produits.

Non seulement lesdits produits n’ont pas été utilisés pour soigner le malade, mais aussi ont disparu des vues de la famille. Le comble est que les médecins disent que Lionel Kaboui est arrivé déjà mort à l’hôpital, pourtant une ordonnance a été prescrite dès son arrivée.

Face à cette situation, la famille Kaboui interpelle les nouvelles autorités politiques et judiciaires du pays afin d’accorder une attention particulière et judiciaire sur ce dossier de crime de sang afin que vérité et justice soient rendues à Lionel, qu’il repose en paix et que les parents puissent enfin faire le deuil de leur enfant qui les a quittés prématurément à la fleur de l’âge.

En rappel, Lionel Kaboui après de brillantes études à l’école internationale de l’Amitié et au lycée Bogodogo où il obtient son BAC série D mention “bien” , a poursuivi ses études à l’université de Houston aux États-Unis et à l’université de Laval au Canada. Il décida de rentrer pour servir son pays et faire un apprentissage dans la structure de son père à Ouagadougou au Burkina Faso en 2018. Après quelques mois d’essai, il fut titularisé comme cadre dans cette structure et il a ouvert parallèlement sa propre société.

Travailleur, disponible, très discipliné, selon sa famille, Lionel n’a pas d’antécédent judiciaire et était très apprécié de ses camarades, amis, parents et de tous les partenaires et prestataires connus.

 

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