Journée mondiale contre le travail des enfants : “La situation sécuritaire actuelle tend à alourdir les conditions de vie des enfants” , dixit Roukiatou Rouamba

 

Chaque 12 juin, le monde entier commémore la journée mondiale contre le travail des enfants. Cette journée est célébrée en différé ce mardi 14 juin 2022 au Burkina Faso, précisément à Ouagadougou sous le thème : « Protection sociale universelle pour mettre fin au travail des enfants ». Organisée par le Ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, cette commémoration officielle s’est faite dans la sobriété.

De nombreux enfants dans le monde font face à des pires formes de travail. Par la ratification de la convention n°182, le Burkina Faso s’est engagé à éradiquer les pires formes de travail des enfants par des mesures urgentes et efficaces.

« La situation sécuritaire actuelle tend à alourdir les conditions de vie des enfants », a déploré Roukiatou Rouamba, représentante des enfants. Cependant, « des actions sont de plus en plus mises en œuvre pour éduquer les populations et soustraire les enfants des pires formes de travail », s’est réjouie la représentante des enfants puis d’ajouter : « Quelque chose de durable doit être entreprise afin d’aider le plus grand nombre d’enfants et parents ».

 

C’est pourquoi, les enfants souhaitent que les parents soient plus impliqués dans cette lutte. « Les actions de lutte contre le travail des enfants sans les parents sont vouées à l’échec », a rappelé Roukiatou Rouamba. Le thème de cette année est, selon la représentante des enfants, « une ère nouvelle car il doit permettre d’améliorer les conditions de vie et d’aider nos parents. Ce thème est d’actualité et pertinent car la protection sociale réduit la pauvreté et la vulnérabilité des familles. Ainsi, on verra de moins en moins d’enfants dans le domaine du travail et de plus en plus de parents protecteurs et soucieux du bien-être des enfants ». L’espoir des enfants se fonde sur ce thème surtout en cette période de crise. « Nous demandons plus de sécurité et d’actions », a-t-elle lancé.

Pour le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, « la commémoration de la journée mondiale contre le travail des enfants nous offre des moments d’introspection sur nos succès et échecs mais aussi sur les efforts à consentir pour engranger plus de résultats positifs sur le phénomène du travail des enfants », a expliqué le ministre. Plusieurs actions ont été menées par le gouvernement pour la protection des enfants face aux pires formes de travail et ont connu des succès « mais au regard de l’ampleur du phénomène de nos jours, elles méritent d’être renforcées et de nouvelles stratégies de lutte doivent être explorées », a fait savoir le ministre de la fonction publique.

Au cours de l’année 2020, 79 millions d’enfants sur le plan mondial sont astreints à des travaux dangereux et travaillent dans des conditions menaçant leur santé et leur sécurité, selon les statistiques publiées en 2021 par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) en collaboration avec le Bureau international du travail (BIT). Cette situation du travail des enfants au Burkina Faso n’est pas reluisante avec la situation sécuritaire qui a conduit à un déplacement de la population soit 44,02% des enfants de 5 à 7 ans. De plus, le gouvernement burkinabè a adopté une politique de protection sociale pour les enfants à travers la gratuité de la scolarité, la promotion de l’auto-emploi des jeunes et des femmes à travers la mise en place des fonds nationaux, l’adoption de politiques/programme et de mesures sociales en faveur des couches sociales vulnérables et la prise des mesures sociales pour l’amélioration des revenus des ménages. « J’invite l’ensemble de la population, des partenaires au développement et les autres acteurs de lutte à redoubler d’efforts dans la promotion et la consolidation de la protection sociale pour tous », a souhaité Bassolma Bazié.

« La célébration de cette journée représente beaucoup pour nous dans la mesure où elle nous permet de faire une pause pour apprécier ce qui est déjà fait et jeter les bases des actions que nous devons entreprendre pour espérer dans un futur très proche, l’élimination des formes dégradantes et humiliantes du travail des enfants », s’est réjoui Karlé Zango, Directeur général de la protection sociale. Selon l’enquête nationale de 2006 sur le travail des enfants, « le Burkina Faso était à un pourcentage de 41,1% des enfants de 5 à 17 ans  qui étaient astreints au travail », a fait savoir monsieur Zango sur l’état des lieux du travail des enfants au Burkina Faso. Cette enquête a permis de savoir que les enfants sont plus impliqués dans le travail de la terre en l’occurrence les garçons et que ce sont les enfants dans les zones rurales qui sont destinés au travail d’enfants. « Nous avons des documents d’orientation qui nous permettent de mener nos actions, au niveau national. Nous avons une règlementation assez fournie pour dissuader le travail des enfants et nous essayons à chaque jour de mener des enquêtes de la sensibilisation pour accompagner la répression afin que nous arrivions à l’élimination des formes dangereuses du travail des enfants », a-t-il dévoilé sur les actions menées.

Cette cérémonie sobre a été marquée par une remise d’attestations de reconnaissance aux partenaires techniques et financiers qui accompagnent le gouvernement dans cette lutte pour éradiquer le travail des enfants.

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