Il est démontré qu’en affectant les poumons, le cœur et les vaisseaux sanguins, le tabac aggrave les complications liées à la Covid-19. C’est la phrase centrale qui justifie la pertinence de la conférence de presse de ce jeudi 20 août 2020, organisée par l’Afrique contre le tabac (ACONTA) en symbiose avec l’Alliance pour le contrôle du tabac en Afrique (ACTA). L’occasion a été donnée aux acteurs de lutte contre le tabagisme, de rappeler les effets néfastes liés à la consommation de ce mal surtout en cette période de coronavirus.

Des industries de tabac seraient auteur d’une fausse information selon laquelle la nicotine (un des composants de la cigarette) protégerait les fumeurs contre la Covid-19. ACONTA et ACTA, structures organisatrices de la présente conférence, ont démenti cette information car des chercheurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) « ont prouvé que la cigarette de tabac et la pipe à eau peuvent contribuer à l’augmentation du fardeau des symptômes dus à la Covid-19 par rapport aux non-fumeurs. »

Le coordonnateur de “ACONTA“ Salif Nikiéma a invité le gouvernement à n’accepter aucun soutien de la part de l’industrie de tabac. A titre d’explication, Salif Nikiéma déclare que « l’industrie du tabac est connue pour profiter des situations de crises (…) pour soigner son image et créer un environnement propice pour ses activités, en offrant ses soutiens aux gouvernements. Mais ces actions visent à affaiblir la mise en œuvre des politiques anti-tabac dans les pays et sont en contradiction avec la convention cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac qui, dans son article 5.3, demande aux parties de rejeter tout don de l’industrie de tabac et toutes formes de collaboration avec elle. » C’est aussi le lieu pour les conférenciers du jour, de demander au ministre d’intensifier le contrôle sur le terrain afin que les images sur les emballages soient effectives sur toute l’étendue du territoire national. En ces moments de Covid-19, ils exhortent également la ministre de la santé à faire de la lutte contre le tabac, l’une de ses priorités.

Khalil Traoré est le coordonnateur général de l’Association burkinabè d’actions contre les cancers tabagiques (ABACT). Victime lui-même d’un cancer, il s’est fait soigner en Europe à plus de 50 millions FCFA. “Je suis un cas très illustratif, je suis une victime vivante. J’ai eu un cancer lié à la consommation du tabac et voici les séquelles aujourd’hui. », s’est-il exprimé lors de cette conférence. M. Traoré peine à s’exprimer mais aujourd’hui, il œuvre dans une association contre le tabac. « Notre mission est d’arracher les fumeurs des griffes de la mort. Une seule personne qui arrête de fumer, ce n’est pas seulement pour elle même, mais pour l’humanité toute entière qui d’ailleurs gagne.», a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, il faut souligner que les chercheurs de l’OMS ont relevé un risque accru d’infection au coronavirus chez les fumeurs de cigarette électrique. Comme quoi, la cigarette électrique est aussi néfaste pour la santé.