Des membres de l’Opposition politique burkinabè ont tenu un point de presse ce mardi 14 avril 2020 au siège du CFOP à Ouagadougou. Les échanges du jour ont porté sur la gestion de la Covid-19 au Burkina Faso, les crises en lien avec la Covid-19.

Pour contrecarrer le coronavirus et limiter les dégâts au Burkina Faso, le gouvernement burkinabè a pris un certain nombre de mesures, lesquelles mesures, selon l’Opposition, semblent insuffisantes et inadéquates au regard de la situation du pays. A titre d’exemple, ils ont cité la décision du gouvernement d’allouer la somme de 121 milliards de FCFA pour la location d’hôtels et l’achat de nourriture pour les malades de coronavirus. Ce chiffre, même revu à la baisse, est rejeté par l’Opposition car selon elle, la seule finalité est de distribuer des milliards à un groupe d’amis au pouvoir. « Avec les 58 milliards que le MPP veut « mouta-mouta », il est possible de construire un autre centre hospitalier universitaire comme celui de Tengandogo qui a coûté 45 milliards et il restera suffisamment de ressources pour équiper convenablement les autres CHU et faire dignement face à la pandémie »,  a laissé entendre Eddie Komboigo, président du CDP.

Ils ont montré du doigt le manque de prévision dont fait le gouvernement, et dénoncé sa gouvernance par « tâtonnement ». Pour l’Opposition politique, le gouvernement au lieu de chercher à piller les maigres ressources du pays, devrait réfléchir à comment empêcher la propagation du coronavirus et soulager réellement les malades qui sont dans des conditions difficiles, à en croire les témoignages. Pour Eddy Komboigo, président du CDP, fermer les marchés n’était nullement la solution pour empêcher la propagation du virus. Les populations vivent au jour le jour et une fermeture prolongée des marchés introduira un autre virus dans la société à savoir le coronafaim. De ce fait, elle (Opposition) demande la réouverture des marchés et l’instauration d’un système de sécurité et de surveillance afin que toutes les règles, les gestes barrières puissent être respectés. En ce qui concerne la réouverture des classes, l’Opposition ne mâche pas ses mots. « Distribuer des cache-nez et des savons à plusieurs milliards, n’est pas une décision judicieuse », a-t-elle déclaré puis d’ajouter : «  Il faut éviter de sauter dans l’inconnu avec l’avenir des enfants. Rouvrir les écoles demande des garanties suffisantes quant à la sécurité et à la santé des enseignants et des élèves. S’il y a reprise, il faudra privilégier les classes d’examen où il y a plus d’urgence ».

Au regard des différentes allégations faisant cas du mauvais traitement dont sont victimes les malades, l’Opposition demande solennellement au président de l’Assemblée nationale d’engager une enquête parlementaire sur le traitement des malades à l’hôpital de Tengandogo.