Burkina : Ces camions qui causent la mort en circulation, et si on en parlait ?

Depuis un certain temps, des accidents mortels causés par des camions se multiplient dans la ville de Ouagadougou. Quelles sont les causes et pourquoi on n’en parle pas ? Ces camions qui ne respectent pas la loi, n’arrêtent pas d’endeuiller des familles en arrachant certains enfants des bras de leurs mères. Pour échanger sur ce sujet, une équipe du quotidien en ligne “Editions Faso-Actu” a réalisé une interview avec un conseiller municipal qui lutte contre la violation des lois concernées. Allons à la découverte des échanges !

Yiyé Constant Bazié est conseiller municipal à l’arrondissement n°2 de Ouagadougou, et également le président de la commission Environnement et développement local. Étant dans la lutte contre la violation de lois concernant les camions, il a répondu à nos différentes questions du jour.

Faso-Actu (F A): Quelles sont vos motivations dans la lutte contre ce phénomène ?

Yiyé Constant Bazié (Y C B) : C’est d’abord le fait de se révolter contre ce qui n’est pas juste, et aussi contre l’horreur dans les artères de la ville de Ouagadougou. Quand on croise des accidents mortels occasionnés par des camions, au-delà du drame c’est des visions d’horreur qui restent en mémoire des gens qui voient ces scènes. On a également besoin de savoir nos proches avec beaucoup plus de sécurité. Il n y a pas de sécurité zéro, mais nous travaillons à ce qu’on n’expose pas assez facilement les vies de nos concitoyens.

F A : Avez-vous connu des personnes victimes de ces accidents ?

Y C B : Non! Ça fait trois ans que je m’offusque du fait que ces camions occasionnent des victimes en dehors des heures auxquelles, ils ne devraient pas circuler normalement. Je crois qu’on n’a pas besoin d’être touché directement pour s’offusquer, s’engager à ce qu’il y ait changement.

F A : Selon vous, pourquoi les autorités ne réagissent pas ?

Y C B: On n’ose croire que ceux qui font le contrôle sur les voies sont sous-informés ou qu’ils n’ont pas la bonne formation adéquate. Cependant, c’est peut-être pas un défaut de volonté parce que ceux qui arrêtent les citoyens quand ils sont en infraction de la route, peuvent bien faire ce travail également. Si ce n’est pas fait, il y a peut-être un autre problème que nous ignorons et nous pensons qu’avec la pétition que nous avons initiée, cela permettra de secouer la conscience des uns et autres.

F A : Quelles sont les heures auxquelles les camions poids lourds ne sont pas autorisés à circuler dans la ville de Ouagadougou ?

Y C B : Les prédispositions normales, ces camions ne doivent pas circuler à partir de 05 heures du matin jusqu’à 20 heures. S’ils veulent décharger, ils doivent le faire avant 05 heures et après 20 heures.

F A : Un camion dans la ville de Ouagadougou à 8 heures, est-il en infraction alors ?

Y C B : Oui, ce n’est pas un problème de papiers ou d’assurance mais l’infraction est consommée. Un camion est en infraction quand il circule entre 05 heures et 20 heures.

F A : Vous êtes en train de préparer un sit-in dans les jours à venir, parlez-nous un peu de ce sit-in et pourquoi ?

Y C B : Nous avons introduit une demande pour occuper la place de la Nation le 11 mai prochain pour pouvoir confirmer de façon officielle.

Un sit-in parce que nous avons pensé qu’au vu du contexte sécuritaire, une marche n’est pas forcement appropriée parce qu’il y a beaucoup d’élèves qui veulent participer et le sit-in est beaucoup éloquent qu’une marche. C’est apprendre aussi à revendiquer sans violence, de la façon la plus pacifique possible parce que quand, généralement, une marche déborde, ça donne des résultats violents. L’objectif, c’est de se faire comprendre qu’il y a réellement un ras-le-bol au niveau de la population. C’est demander un peu plus de sécurité pour les personnes qui circulent dans la ville de Ouagadougou.

F A : Et qu’allez-vous faire s’il n’y a pas de changement après ce sit-in ?

Y C B : Je n’ose pas penser que rien ne sera fait après ce sit-in là. Je suis convaincu que nos autorités sont comme nous. Nous avons une éducation commune en tant que Burkinabé, qui fait que nous respectons le sens de la vie et on situe l’être humain au centre de nos sociétés.

De la part des autorités, ne pas y répondre c’est dire « oui, nous vous laissons seuls face aux camions » et ce que je crains, c’est la réaction que pourraient avoir les citoyens quand, désormais, il y a des accidents sur la voie publique. L’incivisme souvent, prend racine quant il y a un besoin ou des besoins vitaux quelque part qui ne trouvent pas de réponse adéquate. Quand les gens se sentent abandonnés à eux-mêmes, ça peut susciter un type de comportement inadéquat en guise de réponse à cela. C’est ce qui fait qu’on dise que l’État a le monopole de la violence.

Aussi s’il n’y a pas de réponse, ça ne m’étonnera pas si on apprend que des chauffeurs ont été lynchés, que des camions ont été vandalisés ou qu’un camion qui transportait des marchandises a été pillé. Nous ne souhaitons pas vivre ces choses-là dans notre pays parce que ça fera croire le degré d’incivisme au Burkina Faso. Nous souhaitons montrer au monde entier un visage d’une population mature, qui sait gérer ses problèmes avec circonscription, qui sait poser les problèmes et discuter.

La loi de la règlementation de la circulation des camions poids lourds, ne concerne que la ville de Ouagadougou. Ainsi il faut, selon monsieur Bazié, étendre cette loi sur toutes les zones qui connaissent ce phénomène des accidents.

1 Commentaire sur "Burkina : Ces camions qui causent la mort en circulation, et si on en parlait ?"

  1. au bf on ne sais pas ce qui ne va. mort causé par les camions poids lourd, tuerie habitants de meme village, mort cause part les terroristes. ou va le pays des hommes intègres? Son Excellence Monsieur le President a fait quoi à Dieu pour pleurer chaque jour de son peuple?

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