L’arrestation de Safiatou Lopez et sa détention à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (Maco) avaient des raisons méconnues par l’opinion publique. Le courrier confidentiel nous donne les plus amples informations.
Une unité anti-terrorisme avait fait irruption le mercredi 29 août dernier au domicile de Safiatou Lopez qui, après perquisition a été amenée pour être entendue et placée à la Maco. Face à cette situation, même son avocat n’avait pas les informations exactes sur l’arrestation de sa cliente. En effet, des informations données l’accusent d’une tentative de déstabilisation du pouvoir.
Dans le n°163 du courrier confidentiel, nous apprenons la preuve de cette tentative de déstabilisation. Selon le bimensuel, dame Lopez complotait pour la libération des généraux qui était prévue le 30 août 2018. Pour réussir ce plan, elle avait besoin d’aide de certains agents de garde. En effet, Mamadou Drabo est l’un des suspects dans cette affaire. Selon les premiers éléments de l’enquête, il était chargé de recruter des gens pour l’opération.
« Celui qui était chargé de recruter les gens pour l’opération, avait rendez-vous avec un soldat à Palace hôtel, à Ouaga 2000. Mais à la dernière minute, il change de décision. La rencontre aura plutôt lieu dans le quartier Cissin, à quelques encablures de la station Petrofa. II devance son interlocuteur sur les lieux et se met un peu à distance pour le voir venir. Il s’est probablement dit que cela lui permettrait d’éviter toute surprise désagréable et il n’avait pas si tort. Très vite, il se rend compte qu’il y a quelque chose de suspect. Le soldat, qui devait arriver seul, semble être avec une autre personne. Drabo, sentant venir le danger, décide de ne pas rester à cet endroit. Il démarre, passe devant la Maison de la culture Jean-Pierre Guingané, et se dirige vers la cité communément appelée 75e anniversaire », peut-on lire dans le bimensuel d’investigation avant de poursuivre : « le soldat qui l’a aperçu au moment où il partait, décide de le suivre. Et c’est finalement vers le nouveau siège de la radio Savant FM, dans l’arrondissement 6, qu’il le rattrape. Mais celui qui semblait accompagner le soldat s’est apparemment volatilisé . Le présumé recruteur jette un coup d’œil furtif mais ne l’aperçoit pas. Il engage alors un entretien avec son interlocuteur qui serait l’un des gardes de la MACA. Les deux hommes avaient déjà pris langue lors de certaines visites de Mamadou Drabo dans cette prison militaire. Selon des sources proches de l’enquête, Drabo s’y est plusieurs fois rendu pour voir un militaire de l’ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’adjudant-chef Moussa Nébié dit Rambo détenu dans le cadre d’une autre affaire, celle du coup d’État de septembre 2015. », relate le bimensuel.
En plus du recrutement, il a tenté d’attirer « certains éléments du service carcéral de la MACA, dans le projet ». Ces personnes devaient être des infiltrés à la MACA pour faciliter la libération des généraux et devaient recevoir comme récompense une somme de 50 millions avec une avance de 25 millions et le reste de la somme après l’opération. « Le plan en construction n’a pas vraiment fonctionné. L’information est venue à la ANR qui a décidé d’infiltrer le groupe », mentionne le courrier confidentiel avant d’ajouter que le plan savamment bâtit est de « profiter de l’heure de la relève entre les équipes pour ouvrir les cellules et neutraliser à coup de feu, les autres gardes », explique ce bimensuel. En plus « sur les fiches de services de renseignement, il y avait une autre alerte rouge : des militaires acquis à la cause, devaient destituer le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et proclamer une période transitoire », dévoile le journal. Toutefois dame Lopez a nié en bloc toutes ces accusations.
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