Depuis quelques temps, il est question du traitement infligé aux personnes atteintes de coronavirus à l’hôpital de Tengandogo. Des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux et aussi dans certains médias, faisant cas de mauvais traitements des malades de la part du personnel soignant et d’une supposée libération par les experts chinois de personnes testées positives par erreur. Nous avons donc approché un membre du personnel soignant de Tengandogo du nom de Benjamin Sawadogo pour en savoir plus sur cette affaire.
Pouvez-vous nous dire quelle est la situation actuellement à l’hôpital de Tengandogo et quelles sont vos conditions de travail ?
« Je pense que les conditions de travail sont bien, c’est amélioré à présent. Nous faisons de notre mieux pour que les malades puissent sortir de l’hôpital en bonne santé. Nous, les médecins, faisons des permanences-gardes en même temps. Chaque quatre jour on est là. Également, on communique beaucoup avec les patients, on communique avec eux comme s’ils étaient nos parents, pour qu’ils ne se sentent pas seuls, et les soins sont également administrés aux heures qu’il faut. Au départ, on avait des combinaisons type Ebola qui ont été remplacées par un autre type de combinaison. Les combinaisons ne manquent pas, on n’a pas un problème de combinaisons donc je trouve que les conditions de travail sont acceptables. Pour le moment, il n’y a pas de rupture de matériel de protection individuelle.»
Sur quelle base dites-vous qu’une personne est guérie et quel est le médicament administré aux patients ici au Burkina Faso ? Qu’en est-il de l’Apivirine du béninois Valentin Agon ?
« Au Burkina ici, on n’utilise pas de l’Apivirine. Le ministère et le conseil national de la pharmacie ont un texte clair par rapport à ça. L’utilisation de l’Apivirine est interdite, donc on ne l’utilise pas. Si y en a qui l’utilisent, c’est que c’est en auto-médicament. Qu’ils en guérissent ou pas on ne le sait pas mais ce qui est sûr, ici le traitement autorisé c’est la chloroquine plus de l’Azithromicine. Et quand on dit que quelqu’un est guéri c’est sur la base de deux tests négatifs. Quand on fait les deux tests et que tous les deux sont négatifs, on en déduit que la personne est guérie et sur cette base on pose le diagnostic de guérison au coronavirus. »
Une personne guérie de la maladie à coronavirus peut-elle la contracter une nouvelle fois si elle est en contact avec un malade ?
« Oui, une personne déclarée guérie peut recontracter le coronavirus si elle se trouve en contact avec une personne infectée car la Covid-19 n’est pas une maladie immunisante. »
Concernant les conditions d’hospitalisation des malades, la restauration y a-t-il eu de l’amélioration. Qu’est ce qui a été fait pour permettre un meilleur séjour aux malades ?
« Actuellement, la qualité de la nourriture est améliorée. Les patients mangent le repas fait par le restaurant la perle de Ouaga 2000. Mais l’appréciation peut varier d’une personne à une autre. Une personne qui est hyper riche et qui avait l’habitude de manger des mets meilleurs à ceux de la perle, trouvera toujours quelque chose à redire. Sinon beaucoup apprécient vraiment les repas. Concernant le mauvais état des toilettes, je dirai que c’était un problème de plomberie. Mais les toilettes ont été réfectionnées pour le bien-être des patients. »
Qu’en est-il des experts chinois qui sont venus apporter leur expertise à la lutte contre la covid-19 au Burkina ? Dame rumeur raconte qu’ils ont libérés un bon nombre de patients car ils avaient été hospitalisés par erreur et étaient juste enrhumés ou asthmatiques.
«Ne nous méprenons pas. Si on dit que quelqu’un a le coronavirus, c’est sur la base de signes cliniques. Si la personne a été en contact avec une personne malade, on fait un prélèvement que l’on envoie au laboratoire. Si au laboratoire le résultat est positif, c’est que la personne est infectée. On ne peut pas confondre le rhume au coronavirus. »
Le médecin Benjamin Sawadogo s’est dit très optimiste quant à l’aboutissement de la lutte contre le coronavirus et a appelé les uns et les autres à continuer d’observer les gestes barrières afin de se protéger et protéger les autres, car c’est dans la discipline que nous vaincrons le coronavirus.
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