Entre crise sanitaire provoquée par le coronavirus, crise sécuritaire et vie chère, le Burkina Faso semble pris entre trois feux. Ces trois faits sont constamment à la une de l’actualité, signe de l’urgence de la situation. C’est ainsi que lors d’un point de presse qui s’est tenu dans la matinée de ce mercredi 29 avril 2020, des membres de la Coalition de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) ont donné leur point de vue sur la gérance de la situation nationale par le gouvernement.
Ce qui semble consterner les membres de la CCVC, c’est la manière dont le gouvernement a relégué les problèmes liés à la crise sécuritaire et à la vie chère au second plan sans pour autant apporter des solutions appropriées pour éradiquer la maladie à coronavirus. Pour Dominique Yaméogo, président de la CCVC de Boulmiougou, cela est une tactique de la part des autorités pour camoufler leur impuissance dans la gestion des problèmes du pays et pour se faire de’’ l’argent frais ‘’ par la même occasion.
A en croire les membres de la CCVC, les mesures édictées par le gouvernement burkinabè depuis l’apparition de la pandémie au Burkina Faso, sont des mesures inappropriées pour un pays comme le Burkina où les populations vivent au jour le jour. Au contraire, ce sont des mesures sans grandes conséquences sur les riches alors que les pauvres eux, ne font que s’enfoncer davantage. Pour le cas des marchés, les grands commerçants possédant des boutiques en dehors des marchés, continuent à se faire de l’argent alors que les petits commerçants eux, peinent à avoir leur pitance quotidienne. Pour Dominique Yaméogo, c’est avec juste raison que les commerçants ont manifesté leur ras-le-bol au théâtre populaire le 20 avril, à Nabi Yaar, Sankar Yaar, au 10 yaar, à Karpala le 2 avril et au marché de Dassasgho le 28 avril.
Pire, la CCVC s’est montrée très révoltée contre la ‘’gestion hasardeuse’’ dont fait preuve le gouvernement qui, au lieu d’apporter des réponses à la vie chère qui tenaille les populations et au lieu d’apporter des solutions appropriées aux conséquences désastreuses du terrorisme et de la Covid-19, préfère organiser un pillage éhonté des richesses du pays en faisant de la misère le lot quotidien des masses laborieuses, tout en nourrissant une haine viscérale contre ceux qui dénoncent cette mal gouvernance. Ceci a été illustré par la variation de la somme destinée à la riposte contre le coronavirus, qui est passée de moins d’une dizaine de milliards à 177 milliards de FCFA pour ensuite redescendre à 57 milliards de FCFA. Pour Dominique Yaméogo, ceci en dit long sur le flou qui se trouve autour de cette affaire.
Autre point qui a été souligné par la CCVC, ce sont les contributions des membres du gouvernement. Elle a appelé les populations à ne pas se laisser avoir par ces ‘’contributions spectacles’’ car que vaut céder quelques mois de salaire pour des gens possédant des ‘’caisses noires’’ et qui sont logés, véhiculés, bénéficiant de frais domestiques et de frais de communication ? Les mesures d’accompagnement demeurent insuffisantes et inadéquates, selon Dominique Yaméogo.
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