New York, 23 septembre 2025 En marge de la 80e Assemblée générale des Nations Unies, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Confédération AES ont rencontré, ce 22 septembre au siège de l’ONU, le Président de la Commission de l’Union Africaine, S.E.M. Mahmoud Ali Youssouf. Cette rencontre de haut niveau a été l’occasion de renouer le dialogue entre les deux parties, après une période d’incompréhensions et de communication limitée. Les échanges ont porté sur les voies et moyens de renforcer la coopération entre la Confédération des États du Sahel et l’Union Africaine, en vue d’une meilleure synergie dans les actions pour la paix, la sécurité, le développement et l’intégration africaine.
Les ministres Abdoulaye DIOP du Mali, Bakary Yaou SANGARÉ du Niger et Karamoko Jean Marie TRAORÉ du Burkina Faso ont exprimé, dans une parfaite convergence de vues, les attentes de la Confédération AES vis-à-vis de l’Union Africaine dans le contexte de la crise sécuritaire que traversent leurs pays. Ils ont insisté sur la nécessité pour l’Union Africaine d’être à l’écoute et de prendre ses décisions en tenant compte des réalités qui prévalent dans l’espace AES, plutôt que de s’en tenir uniquement à des principes abstraits.
Ils ont par ailleurs salué la nouvelle dynamique initiée par le Président de la Commission de l’UA, notamment à travers l’envoi de missions permettant aux représentants de l’institution panafricaine de s’immerger dans la réalité des pays de l’AES.Selon eux, c’est par cette démarche que pourra évoluer l’appréciation faite actuellement sur les pays de l’AES, souvent basée sur des informations non fondées.
« Il faut nécessairement corriger les erreurs d’appréciation à travers une immersion dans notre environnement, une proximité entre les décideurs et le terrain, et sortir du narratif porté par des personnes qui ne sont pas en contact avec nous. Avec le terrorisme, c’est toute l’Afrique qui est concernée, pas seulement le Sahel. Nous devons le combattre à travers une approche réaliste. On ne saurait parler de terrorisme sans les pays de l’AES ; même suspendus, on ne doit pas parler de nous sans nous », a déclaré S.E.M. Karamoko Jean Marie TRAORÉ.
Dans le même élan, les trois ministres ont déploré l’absence d’une solidarité agissante de la communauté internationale à l’égard du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Ils ont souligné leur conviction que le terrorisme persiste parce qu’il est soutenu par certaines puissances, avec des relais dans des pays voisins de l’AES.
Pour sa part, le Président de la Commission de l’Union Africaine a dit avoir pris bonne note des préoccupations exprimées par les ministres de l’AES.Il a reconnu la nécessité d’adapter les textes de l’organisation aux réalités propres à chaque État membre et a rassuré que, sous son mandat, il veillera à éviter tout isolement des États de l’AES.
Il a également salué la reprise de la coopération entre l’AES et la CEDEAO, qu’il a qualifiée d’étape importante vers le rétablissement des liens entre l’Union Africaine et la Confédération AES. « La Commission que je préside continuera à soutenir et conseiller l’AES, mais aussi à prendre en compte ses critiques. Nous allons avancer ensemble », a affirmé S.E.M. Mahmoud Ali Youssouf.
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