Covid 19: Le port obligatoire du masque, une perspective à envisager

 

Face à la pandémie du Covid 19, beaucoup de mesures de préventions ont été édictées par les autorités. Parmi les gestes barrières recommandés par le ministère de la santé, figure le port des masques. Mais le port du masque est un sujet qui crée la polémique pour les différents acteurs du monde de la santé. Si pour certains le port du masque devrait se faire systématiquement pour empêcher la propagation du virus, pour d’autres porter un masque ne devrait pas être obligatoire pour les bien portants. Seuls les malades devraient porter le masque car ils sont plus à même de transmettre le virus à travers les toux, les gouttelettes qui s’échappent lorsqu’on éternue, etc. Mais pour ça, il faudrait que le malade lui-même sache qu’il est malade !

Pour un pays comme le Burkina Faso où le dépistage massif est un luxe difficile à s’accorder, et où les tests ne sont faits qu’aux personnes présentant des symptômes ou ayant été en contact avec des personnes confirmées malades, comment être sûr que l’on est bien portant ? Que dire des porteurs asymptomatiques ? Dire que le port du masque concerne les malades, reviendrait à dire que seuls les malades confirmés et ayant connaissance de leur mal doivent le porter pour ne pas contaminer les autres. Or les porteurs asymptomatiques et les malades non testés sont tout aussi contagieux et ils le sont d’autant plus qu’ils se croient bien portants. La possibilité qu’il y ait des malades dans les rues et donc des potentiels propagateurs de la maladie, n’est pas à écarter.

Dans plusieurs pays d’Afrique centrale, le port du masque est devenu obligatoire dans l’espace public afin de freiner la propagation du coronavirus, ont annoncé ces derniers jours leurs gouvernements. Au Gabon par exemple, le masque est obligatoire depuis mercredi 15 avril, tout comme en Guinée équatoriale, qui demande aussi à ses citoyens de porter des gants lors de leur sortie. Conscient de la difficulté des Gabonais à se procurer des masques médicaux, Libreville a recommandé à ses citoyens le port du « masque alternatif ». De nombreux ateliers de couture, au Gabon et ailleurs, se sont mis à produire des masques en tissu, moins efficaces mais qui limitent toutefois la propagation du virus. Lundi, le gouvernement tchadien a également décrété le port obligatoire du masque sur son territoire, avant de revenir sur sa décision, le lendemain, à cause du manque d’offre sur le marché. Le Cameroun, l’un des pays les plus touchés par le virus en Afrique, avec 848 cas et 17 décès, avait déjà adopté cette mesure jeudi dernier.

Ne serait-il donc pas judicieux que le Burkina Faso avec ses 542 cas confirmés à la date du 14 avril, fasse du port du masque un geste obligatoire à l’instar des pays de l’Afrique centrale comme le Gabon et la Guinée ? La question reste posée.

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