Le gouvernement revoit sa copie budgétaire. L’Assemblée législative de transition (ALT) a adopté, mardi 14 octobre 2025, le projet de loi de finances rectificative, un outil d’ajustement destiné à répondre aux urgences économiques, sécuritaires et sociales du pays. Le texte a été validé par 69 voix pour.

Présentée en séance plénière par Fatoumata BAKO/TRAORE, ministre déléguée chargée du Budget, cette révision budgétaire intervient dans un contexte de bonnes performances fiscales mais aussi de tensions liées à la conjoncture. Objectif : adapter les dépenses de l’État aux priorités nationales sans compromettre l’équilibre budgétaire.

Au premier semestre 2025, l’État a mobilisé 1 562,05 milliards F CFA, soit près de 48 % des prévisions annuelles. Côté dépenses, 1 640,39 milliards F CFA ont été exécutés à fin juin, représentant 45,41 % du total prévu. Des chiffres encourageants qui ont permis au gouvernement de revoir ses ambitions à la hausse.

Ainsi, les recettes totales sont désormais estimées à 3 299,79 milliards F CFA, contre 3 149,79 milliards initialement inscrits dans la loi de finances. Les dépenses suivent la même courbe, passant à 3 762,27 milliards F CFA, contre 3 612,27 milliards auparavant.

Ces ajustements permettront de renforcer le financement des secteurs jugés prioritaires, notamment la sécurité, la réponse humanitaire, la production agricole et les infrastructures.

Au-delà des chiffres, la loi rectificative introduit plusieurs mesures fiscales visant à accroître les ressources et encourager le civisme fiscal. Parmi les principales innovations :

• la mise en place d’une taxe additionnelle sur les parcelles non mises en valeur ;

• des exonérations fiscales pour appuyer l’offensive agro-pastorale ;

• l’exonération de la TVA sur certains intrants destinés à la fabrication du ciment ;

• un ajustement des règles du quitus fiscal pour renforcer la discipline fiscale.

Avec cette révision, le gouvernement entend optimiser l’utilisation des ressources supplémentaires tout en gardant le cap fixé en début d’année. L’exercice 2025 s’annonce donc sous le signe de l’adaptabilité et de la rigueur.