(Ouagadougou, le 17 octobre 2025) – Le Laboratoire des Médias et Communications Organisationnelles (LAMCO), en collaboration avec l’Institut Panafricain d’Études et de Recherche sur les Médias, l’Information et la Communication (IPERMIC), a tenu ce vendredi une conférence de presse pour présenter le colloque international et pluridisciplinaire qu’il organise les 6 et 7 novembre 2025 à l’Université Joseph KI-ZERBO, en hommage au Professeur Serge Théophile BALIMA, éminent enseignant-chercheur et figure majeure de la communication au Burkina Faso.

 

Placée sous le thème :« Peut-on encore former aux métiers de l’information et de la communication face aux défis de la digitalisation et des médias numériques ? »,cette rencontre scientifique vise à interroger la pertinence des formations en journalisme et en communication à l’ère du numérique, marquée par la montée en puissance des plateformes interactives et la mutation rapide des métiers de l’information.

Selon le Dr Firmin Gouba du comité d’organisation , la tenue de ce colloque s’inscrit dans une dynamique d’autoévaluation et de réflexion critique.
« Après trente années de formation universitaire dans les filières de journalisme et de communication organisationnelle, il est temps de s’interroger sur la portée de nos enseignements théoriques, professionnels et techniques dans un contexte numérique en perpétuelle évolution », a déclaré Dr Gouba.

Trois axes de réflexion structureront les échanges :
Il s’agit en premier lieu de la Radioscopie des formations en information et communication : une analyse des programmes de formation face aux mutations socio-économiques, politiques, culturelles et technologiques des trente dernières années.

Ensuite, de la pertinence de la formation en infocom face aux mutations techno-sociétales : un examen des effets de l’accès massif aux technologies numériques sur les pratiques professionnelles et les frontières entre experts et profanes.

Troisièmement, la confusion “incestueuse” entre journalisme, communication et cyberactivisme : une réflexion sur les dérives observées à l’ère des influenceurs et des contenus produits hors du cadre professionnel.

Le Dr GOUBA a souligné que le troisième axe abordera spécifiquement la question des réseaux sociaux numériques, souvent source de brouillage entre communication professionnelle et communication grand public :

« Certains influenceurs se présentent aujourd’hui comme des journalistes sans en avoir la formation. Ce colloque permettra d’éclairer ces confusions et de repenser les cadres professionnels », a-t-il précisé.

Au-delà des débats académiques, le colloque se veut une véritable fête de la science et de la communication, mais aussi un hommage appuyé au Professeur Serge Théophile BALIMA, ancien directeur de l’IPERMIC et pionnier de la recherche en communication au Burkina Faso.

« C’est un héritage scientifique et humain que nous tenons à célébrer et à faire vivre. Ce colloque est à la fois celui du LAMCO et de l’IPERMIC, car nos missions sont indissociables : enseigner et faire avancer la recherche », a expliqué Lacina KABORÉ, membre du comité d’organisation.

Des chercheurs et universitaires venus de Côte d’Ivoire, du Congo, du Niger, du Mali, du Bénin, du Gabon et du Togo prendront part à cette rencontre internationale. Bien que l’appel à communication soit officiellement clos, les organisateurs restent ouverts à de nouvelles propositions afin de favoriser une large participation.

Le comité d’organisation a lancé un appel à l’ensemble de la communauté universitaire, en particulier aux étudiants de l’IPERMIC et du LAMCO, pour une forte mobilisation autour de cet événement :
« Ce sera la fête de la science de l’information et de la communication, avec en son cœur le journalisme, la communication organisationnelle et leurs interactions avec le digital », a conclu Lacina KABORÉ.

Ce colloque s’annonce comme un moment fort de réflexion et de partage d’expériences entre universitaires, chercheurs et professionnels de la communication. En honorant le Professeur Serge Théophile BALIMA, pionnier de l’enseignement et de la recherche en communication au Burkina Faso, le LAMCO et l’IPERMIC entendent non seulement préserver son héritage intellectuel, mais aussi ouvrir de nouvelles perspectives pour la formation aux métiers de l’information à l’ère du numérique.

 

Fatimata Ouaré (Stagiaire)