Le nouveau mouvement de la société civile dénommé « Initiative africaine –stop dépigmentation (IASD) » a animé une conférence de presse ce jeudi 17 février 2022 à la maison de jeune de Ouagadougou. Au cours de cette rencontre, le mouvement IASD a présenté l’association puis ses objectifs de sa création et ses activités.
La dépigmentation est la perte ou la suppression du pigment d’un tissu, notamment la peau. Autrement dit, c’est l’action d’utiliser des produits dans le but d’éclaircir la peau. De nos jours, la dépigmentation est un fléau grandissant au Burkina Faso de sorte qu’elle est devenue le troisième problème de santé publique après le paludisme et les maladies respiratoires. Selon Issaka Ouédraogo, président de IASD, « une étude réalisée par une équipe de dermatologues à Bobo-Dioulasso, a montré que sur 100 femmes, 50 utilisent des produits éclaircissant ». C’est pourquoi, « il devient de plus en plus rare de croiser des femmes de teint « noir ciré ». Pour des raisons esthétiques, la plupart des femmes n’hésitent pas à se dépigmenter. En effet pour ces dernières, la peau claire est considérée comme une référence mais aussi comme objet de séduction. Pour cette catégorie de personnes, la femme claire est plus attirante et belle que celle à la peau noire », a-t-il expliqué. De plus, la dépigmentation est encouragée par les hommes et est souvent pratiquée par certains hommes.
Selon l’Initiative africaine-stop dépigmentation, les conséquences de la dépigmentation sont entre autres, « les maladies comme l’acné cortisonique, les vergetures, le cancer de la peau, les problèmes de cicatrisations qui créent des complications lors d’une éventuelle opération chirurgicale et même la mort dans le pire des cas ». Cette dépigmentation conduit au problème d’usurpation d’identité dénoncé par l’office national d’identification. « C’est au regard de la gravité de la situation que des volontés se sont rencontrées sur les réseaux sociaux depuis pratiquement un an pour enfin décider de s’engager ensemble à travers un cadre formel, d’où l’Initiative africaine-Stop dépigmentation (IASD) conformément aux dispositions de la loi N°64-2015/CNT du 20 octobre 2015 portant liberté d’association », a laissé entendre, Issaka Ouédraogo sur le bien-fondé de cette association. Cette association est apolitique, laïque et est à but non lucratif. Son objectif est la lutte exclusive contre la dépigmentation sur le plan social en invitant la population à rester naturelle, sur le plan culturel par la valorisation de la peau noire et sur le plan sanitaire en dénonçant les effets néfastes de la dépigmentation. Son objectif est aussi de faire la promotion de la femme. Elle veut sensibiliser sur la dépigmentation, inviter les autorités à voter des lois pour interdire l’entrée de ces produits au Burkina Faso
Par ailleurs, l’association n’a pas manqué de lancer un appel aux autorités à se pencher sur ce problème, ainsi que les décideurs politiques et les autorités coutumières. L’IASD mènera des activités à savoir des plaidoyers auprès des autorités étatiques, religieuses et coutumières. Ces plaidoyers consisteront à inviter les autorités à organiser des campagnes pour saisir les produits prohibés qui interviennent dans la dépigmentation Des campagnes de sensibilisation seront organisées sur les méfaits de la dépigmentation dans les écoles, les lycées et les médias. Cette association invite l’accompagnement de tous pour la réussite de cette campagne.
Soyez le premier à commenter sur "Initiative africaine-stop dépigmentation : Bientôt des campagnes de sensibilisation sur la dépigmentation"