Nouvelles réformes du Foner : Les étudiants dans la rue pour protester

 

Les étudiants de l’Université Joseph Ki-Zerbo sous l’égide de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) et l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) section de Ouagadougou ont entrepris ce jeudi 12 mai 2022, une marche de protestation. Cette marche est contre les nouvelles réformes du Foner.

Débuté à l’Université Joseph Ki Zerbo, les étudiants ont battu le pavé jusqu’au ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation pour remettre leurs doléances.

Le 21 avril 2022, une décision a été prise annonçant les nouvelles conditions d’accès aux allocations du Foner. « Des décisions dont l’application priverait des milliers d’étudiants de l’aide FONER, pire, les enverrait hors des universités. Ces mesures que nous ne saurons accepter, sont des mesures anti-étudiantesCes reformes vont chasser beaucoup d’étudiants hors du campus. L’application de ces mesures c’est une volonté de chasser les étudiants hors du campus », a laissé entendre Safiéta Kaboré, présidente de l’Aneb Ouaga.

Des sit-in, des grèves ont été entrepris sans aucun résultat. « Vous êtes restés de marbre, montrant votre ferme volonté d’appliquer les réformes édictées par la banque mondiale et le FMI au détriment des étudiants, de vos étudiants, vous qui êtes un enseignant, un éducateur », a-t-elle indiqué. À travers cette marche, les étudiants exigent « l’abandon pur et simple des réformes du Foner, le paiement sans délai de la première session 2021-2022 du Foner, l’ajout du ticket ordinaire à la digitalisation dans la restauration universitaire », a confié la président de l’Aneb Ouaga puis d’ajouter : « Nous vous tenons pour responsable de toute détérioration de la situation et nous tenons à vous rassurer de notre ferme détermination à défendre les intérêts matériels et moraux des étudiants ».

Professeur Sado Traoré, directeur général de l’enseignement supérieur assurant l’intérim du secrétaire général en mission, qui a reçu les étudiants, leur a rassuré que leur message sera transmis à qui de droit et leur a exhorté à rejoindre les salles de classes. « Sachez que nous serons là pour vous accompagner », a-t-il rassuré. Souhaitant une satisfaction de leur revendication, Pr Traoré a rétorqué que « leurs revendications seront étudiées ».

La mise en place de l’aide Foner découle d’un acquis des étudiants grâce à une lutte menée en 1997-1998 et pour la présidente de l’Aneb, « ces mesures sont une façon de retirer progressivement l’aide Foner ». Certains bacheliers de 2021 qui ont débuté leurs cours n’ont pas encore perçu d’aide et les étudiants espèrent que des solutions seront trouvées.

Par ailleurs, la suspension du Foner pour les étudiants du privé, orientés par l’Etat par manque de leur filière dans les universités publiques, a été dénoncée. « Il y a des enfants de pauvres qui sont orientés dans le privé et qui ont besoin d’être soutenus. Tous les étudiants qu’ils soient dans le privé ou dans le public, sont des burkinabè. Si l’éducation est une priorité pour notre pays, ils doivent également avoir droit à leur aide Foner », a déclaré l’étudiante Kaboré. Les étudiants ont par ailleurs dénoncé l’augmentation des frais de remboursement du prêt qu’ils considèrent comme du « mercantilisme ». « Non content d’endetter les étudiants, on les impose un taux de remboursement à la limite qui est égal à celui des banques et nous trouvons que c’est inadmissible de la part d’un Etat sérieux », a-t-elle déclaré puis de terminer son propos :« On va rester à l’écoute et voir ce qu’ils vont nous répondre et voir la réaction au niveau des étudiants ».

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