Prix Pritzker 2022 : L’architecte Francis Kéré célébré à travers une cérémonie d’hommage

 

Dans l’après-midi du jeudi 2 juin 2022, s’est tenue au CENASA une cérémonie d’hommage au lauréat du prix Pritzker équivalent du prix Nobel de l’architecture, Diétébo Francis Kéré. Cette cérémonie a été organisée par le gouvernement notamment le ministère de la communication, de la culture, des arts et du tourisme en collaboration avec le ministère de l’urbanisme, des affaires foncières et de l’habitat.

Le 15 mars 2022, le mérite du pionnier de l’architecture durable pour la terre et ses habitants, Diétébo Francis Kéré a été salué à travers une distinction dans un communiqué de presse. Le 27 mai 2022, le prix Pritzker lui a été officiellement donné à Londres. Pour célébrer le mérite de l’architecte, les autorités de la transition lui ont dédié une cérémonie d’hommage qui a réuni les autorités coutumières, le conseil de l’ordre des architectes, des parents et amis sortis pour soutenir cet homme des bâtiments.

Pour le président du conseil de l’ordre des architectes, Aristide Bazié, « ces projets sont réalisés dans un style intégrant les préceptes de l’architecture durable de l’aspect communautaire mis en avant. Kéré a gravi les marches de la reconnaissance et du mérite mondial pour être l’étoile du Burkina Faso et tout un continent à travers le monde », a-t-il laissé entendre. La famille des architectes l’a salué pour son mérite car il représente désormais, « un souffle d’espoir ». « Ce prix n’est pas un couronnement mais un challenge pour les défier à travers le monde et pour ton pays », s’est-il adressé à monsieur Kéré puis d’ajouter : « Tu resteras cette lueur qui éclaire tes confrères particulièrement les plus jeunes que j’invite au travail et au respect des valeurs ».

Pour le Naaba Panatugri de Manega (Panantougri), représentant les doyens de la culture, « nos architectes ont tout fait pour connaitre nos cultures et utilisé cela dans la construction du monde. Ce prix ne m’étonne pas parce que les architectes travaillent beaucoup », a-t-il confié. « Mon plus grand vœu, c’est qu’on apporte vraiment le concours, au moins le minimum, pour les hommes de culture au sens large architecte et autres du Burkina », a-t-il souhaité tout en déplorant : « Nous avons beaucoup de valeurs mais nous ne savons pas les exploiter ». Pour lui, les Burkinabè manquent de soutien de l’Etat pour réaliser leurs œuvres.

 « Nous avons été impressionnés de ce que l’ensemble du monde entier a célébré ce prix, de ce que les célébrités ont accueilli ce prix et célébré notre compatriote. Je puis vous rassurer que c’est un monument, c’est un espoir pour la jeunesse burkinabè, pour tout le pays, pour tout le peuple burkinabè », s’est réjoui le ministre de l’urbanisme, des affaires foncières et de l’habitat, Boukary Savadogo

 

Selon le ministre de la culture, Valérie Kaboré, « monsieur Kéré dans ses créations, allie écologie et transformation des communautés locales. Ainsi, il s’est forgé un style dont il est le seul à avoir le secret au point que les organisateurs du prix ont reconnu son ingénierie qui consiste à l’utilisation intelligente de matériaux locaux pour s’adapter et répondre au climat naturel », a-t-elle laissé entendre. « Le gouvernement burkinabè entend immortaliser cette prouesse qui honore l’ensemble des filles et fils du pays des hommes intègres de sorte que cela serve d’exemple à nos jeunes en quête de repères », a expliqué la ministre sur les raisons de l’organisation de cette cérémonie. Elle n’a pas manqué, comme ses prédécesseurs, à s’adresser à monsieur Kéré. « Vous avez dû braver les difficultés et les contradictions inhérentes à cette activité pour hisser le drapeau du Burkina sur le toit du monde. Pour ce succès jamais réaliser par un africain, vous inscrivez votre nom dans l’histoire du Burkina Faso, dans l’histoire du monde ».

Diébéto Francis kéré a été élevé au cours de cette cérémonie au rang d’ambassadeur de bonne volonté du Burkina pour la protection et la valorisation du patrimoine culturel bâti. Il a aussi reçu des cadeaux comme le chapeau de Saponé labellisé, un sac en cuir, un boubou, une canne.

« Je suis plein de joie, plein d’humilité au vu d’une telle reconnaissance. Me voir une première fois dans mon pays, devant ma famille et de grandes autorités traditionnelles de notre nation, célébrer de la sorte quelque chose qu’on attendait jamais, je suis très très honoré et comblé à la fois. Comme je vous dis, cela sert quand même comme un bon exemple pour dire à tout le monde, regardez, la nation attend que nous exerçons notre talent. Je suis très fier », a laissé entendre Francis Kéré à l’issue de la cérémonie. « Je sais qu’il y a un sentiment de responsabilité qui pèse sur mon dos, me voir habiller en tradition, j’ai tellement de respect que je n’allais jamais aller acheter de moi-même ce qui représente notre tradition, mais me voilà habillé de cela et vous parler, je suis vraiment comblé de joie et j’ai confiance qu’au Burkina Faso, travaillez et la nation saurait vous dire merci », a-t-il renchéri. Grâce à sa formation reçue en Allemagne, monsieur Kéré utilise le vieux matériel, le banco, pour lui donner une touche moderne par la construction des habitats qui résistent aux intempéries. Il ajoute du ciment pour augmenter sa durabilité et sa stabilité. Ce matériel permet de valoriser le savoir-faire traditionnel.

 

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