Ce mardi 6 septembre 2022, l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB) a animé une conférence de presse au siège du Collectif des organisations démocratiques des étudiants. Il s’est agi de faire une lecture sur l’affaire Dabo Boukary qui fera l’objet d’un procès dans le mois de septembre.
Cela fait 32 ans maintenant que l’étudiant Dabo Boukary a été assassiné. Le 25 juillet 2022, le comité exécutif a annoncé le jugement des dossiers Dabo Boukary et Ousmane Guiro. « Notre union qui n’a eu de cesse de se battre pour que toute la lumière soit faite sur ce crime odieux, se réjouit de la programmation du jugement », a confié le président de l’UGEB, Fousséni Sourabié.
Les étudiants sont après une trentaine d’années, toujours en lutte pour une justice pour Dabo Boukary à cause de « son acte de bravoure, son engagement pour la défense ferme des intérêts matériels et moraux des étudiants, sa foi en la lutte de notre peuple pour le pain et la liberté », a expliqué l’étudiant Sourabié. Cette affaire de l’assassinat de l’étudiant sera portée par le Collectif des organisations démocratiques de masse et des Paris politiques (CODMPP) et le CCVC dans leur plateforme et également par le MBDHP à travers une plainte déposée.
« La programmation du procès de notre camarade Dabo Boukary est une victoire d’étape dans la lutte de notre peuple contre l’impunité et pour les libertés et celle du mouvement étudiant en particulier. Au-delà de la programmation, qu’il y ait le châtiment des assassinats de notre camarade », s’est réjoui le président de l’UGEB puis d’ajouter : « Nous restons vigilants et maintenons le flambeau jusqu’au châtiment des criminels ».
L’UGEB a annoncé qu’elle va constituer une partie civile pour ce procès. Elle appelle donc à la mobilisation des étudiants tout au long de la période « de ce procès historique pour devoir de mémoire et pour montrer plus que jamais, leur détermination à se battre pour la vérité et la justice pour le camarade Dabo Boukary, et que plus jamais de tels actes soient commis dans nos universités voire au sein de la jeunesse et de façon générale dans notre pays », a lancé le président de l’UGEB. L’ouverture du procès est prévue pour le 19 septembre, selon l’UGEB. « Au sortir de ce procès, nous attentons que les assassins de notre camarade puissent être identifiés, que toute la vérité soit dite sur les événements de mai 1990, particulièrement sur l’assassinat de notre camarade, que ceux qui seront reconnus coupables puissent être effectivement châtiés à la hauteur de leur forfait », a-t-il laissé entendre.
En rappel, c’est en mai 1990 que l’étudiant en 7e année de médecine Dabo Boukary a été victime d’une répression féroce soldée d’un enlèvement et d’une torture qui a causé sa mort lors d’une lutte pour l’amélioration des conditions de vie et d’études sur le campus de Zogona. Les accusés dans cet assassinat sont entre autres Gilbert Diendéré, Bamba Mamadou, Victor Magloire Yougbare, feu Nindaoua Sawadogo, feu Sergent Maïga, l’adjudant Hyacinthe Kafando, feu Lieutenant Gaspard Somé, feu Salifou Diallo et le Bureau du CR de l’Université de Ouagadougou.
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