Situation sécuritaire : « Le Burkina va collaborer avec le Mali » , dixit Lionel Bilgo

 

Ce jeudi 28 avril 2022, le porte-parole du gouvernement, le ministre du développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises, puis le ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur ont animé une conférence de presse à Ouagadougou. Il s’est agi de faire une lecture de la situation nationale.

La probable augmentation du prix de la baguette de pain, le communiqué de la CEDEAO, la visite au Mali ont été les principaux points abordés au cours de cette conférence par les ministres.

Les boulangers ont souhaité augmenter le prix du pain pour leur permettre de faire face à leurs difficultés. Il faut noter qu’au Burkina Faso, les produits à grande consommation comme la farine du blé, le sucre, l’huile, le pain sont des produits à prix règlementés. C’est pourquoi, le cadre de concertation tripartite composé du gouvernement-opérateur économique et société civile, est chargé d’analyser et de proposer une révision des prix. Un comité technique nommé observatoire est chargé de passer en revue les prix et de voir si l’augmentation demandée est fondée et donne une recommandation au cadre tripartite. Selon Abdoulaye Tall, ministre du développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises, « les prix des produits de grandes consommations sont fixés par un comité représentatif après de larges concertations et en toute transparence, ce qui permet de garantir les intérêts du plus grand nombre ».

Cette annonce de la fédération des boulangers n’est pas la première. « Elle a saisi le ministère par demande conformément à la procédure. Le comité technique s’est réuni et après avoir revu la structure des prix, l’observatoire a estimé que la demande n’était pas fondée et l’a rejetée », a rappelé le ministre puis d’ajouter : « Le gouvernement comprend la préoccupation des boulangers. Le blé a augmenté un peu plus de 40%. Ce qui est forcément une mauvaise nouvelle pour leurs marges, on comprend leur inquiétude ». Néanmoins, le ministre du commerce a tenu a rassuré les Burkinabè que « la fixation du prix du pain et des prix des autres denrées de grandes consommation n’est pas unilatérale. Ce n’est pas un seul acteur qui fixe et qui, à la limite impose aux autres. C’est le cadre de concertation qui décide. Puisque tout le monde est représenté, l’intérêt général sera pris en compte dans la décision qui serait prise ». L’augmentation du prix du pain sera une décision prise par l’ensemble des acteurs qui vont se réunir.

Toutefois, l’annonce de la fédération ne signifie pas une augmentation du prix. « Peut-être que c’est un moyen de pression sur les autres acteurs, ça n’a pas de valeur quelconque. C’est juste une déclaration d’un acteur qui n’a aucune valeur. Le prix reste le même jusqu’à ce que l’autorité habilitée décide. Ni le ministre, ni la fédération des boulangers, ni tout autre acteur ne peut à lui seul décider de l’augmentation quelconque du prix », a-t-il déclaré. « S’il y a augmentation, ça sera une augmentation avisée par les consommateurs, acceptée par ces derniers, par les syndicats, par toutes les parties prenantes. Aucune partie à elle seule, n’a la possibilité d’augmenter le prix et la décision sera collégiale. Le gouvernement n’a pas vocation à tuer les entreprises, il a vocation à en créer et en renforcer celles qui existent. Mais a vocation aussi à protéger le consommateur », a-t-il conclu.

Le ministre des affaires étrangères a abordé la question de la révision de la durée de la transition demandée par la CEDEAO. Mais le Burkina Faso dans un communiqué du 27 avril, a demandé un délai supplémentaire pour poursuivre des consultations. « Beaucoup s’attendaient à ce que le Burkina Faso puisse être sanctionné à la date du 25 avril 2022. On a eu des approches, on a eu des démarches, on a eu des échanges avec des équipes de la CEDEAO », a laissé entendre Olivia Rouamba, ministre des affaires étrangères. Depuis l’avènement du coup d’état, la CEDEAO a effectué plusieurs missions au Burkina et pour la ministre, « ce sont d’autant d’aspects qui ont marqué la bonne volonté et la bonne disposition des autorités du Burkina à collaborer avec la CEDEAO. Ces aspects ont beaucoup pesé dans la balance lorsqu’il s’agissait de prendre des sanctions contre le Burkina ». Le Burkina Faso a entrepris des démarches comme la présence d’une équipe technique sur le terrain en terme militaire pour voir la mesure de la situation, la venue d’une délégation politique pour se pencher sur la question du chronogramme acceptable de la transition. Toutefois, « le délai fixé par la transition a pris en compte les urgences du moment », a rappelé madame la ministre. Cette démarche de collaboration du Burkina Faso a été appréciée. Le Burkina Faso vit une crise sécuritaire, sanitaire et humanitaire et ces aspects ont été pris en compte par la CEDEAO et certains chefs d’Etat sont soucieux de la situation au Burkina Faso.

Le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo a abordé la visite au Mali faite par une délégation burkinabè. Pour lui, « c’est une visite de travail, une visite d’harmonisation de point de vue de la question sécuritaire pour créer une collaboration qui permettra d’avoir des résultats probants que ce soit au Mali ou au Burkina Faso. Le peuple Burkinabè est vraiment en collaboration avec le peuple malien dans une solidarité parfaite. Nous avons jugé utile et nécessaire dans cette collaboration militaire, d’aller échanger avec nos frères du Mali afin d’harmoniser une stratégie et de faire en sorte que cette lutte contre le terrorisme soit portée par les peuples. Les autorités maliennes ont apprécié cette démarche, ça été des moments chaleureux, d’échanges, de discussion et de partage », a relaté le porte-parole du gouvernement. Il a également rappelé que le Burkina Faso va diversifier sa coopération dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

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