L’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC) a organisé du 23 au 25 septembre 2025, au sein de son école située à Koulouba, les soutenances de mémoire des journalistes cycle A, des conseillers en communication, des ingénieurs des techniques et technologies des médias. Après deux ans de formation, les trente (30) stagiaires ont vu leurs travaux évalués par les jurys commis à cet effet. Parmi ces impétrants, Karim Dianda a porté un regard critique sur la spécialisation des journalistes sportifs de la RTB/Radio.

 

« Enjeux de la spécialisation des journalistes sportifs de la RTB/Radio dans le traitement de l’information sportive ». C’est le thème que Karim Dianda a choisi de mener son étude pour l’obtention du diplôme de cycle A de journalisme, après deux ans de formation à l’Institut des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ISTIC). Journaliste sportif à la RTB Gaoua et à Radio Burkina où il a fait ses armes, il est parti du constat qu’à la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB), il n’existe pas de politique de spécialisation des journalistes. Des résultats de ses enquêtes menées, du 1^er janvier au 30 avril 2025, il ressort que les écoles de journalisme n’intègrent pas le sport et la spécialisation par discipline sportive dans la formation initiale qu’elles dispensent. Cette étude a également permis de confirmer la thèse du chercheur Lassané Yaméogo selon laquelle : « jusque-là, il n’y a pas, au Burkina Faso, d’expert certifié dans une discipline donnée (football, cyclisme, lutte, pétanque, Vo Viet Vo Dao, etc.) Cette expertise inaboutie est naturellement ressentie dans la qualité des productions ». Membre de l’Association des Journalistes sportifs du Burkina (AJSB), il explique que sur les quarante (40) fédérations sportives répertoriées en 2025 par la Direction du Sport de Haut Niveau (DSHN) et malgré les trois cent et une (301) médailles glanées sur la saison 2023-2024 par le Burkina Faso dans plusieurs disciplines, seul le football jouit d’une bonne audience auprès des médias.

 

Comme suggestions, monsieur Dianda préconise l’inscription des modules sur le journalisme sportif et la spécialisation par discipline sportive dans les écoles de formations. Pour lui, il revient surtout à la RTB/Radio, à travers son plan de formation 2025 en cours d’adoption, de disposer d’une vraie politique de spécialisation : notamment par l’instauration de formations continues régulières au profit des journalistes ou par des partenariats avec les fédérations sportives et les organisations professionnelles des médias. « D’autant plus que la spécialisation peut apporter des taux d’audiences records et procurer plus de revenus publicitaires, surtout à l’ère du numérique », dit-il. En revanche, il appartient à chaque journaliste sportif de la RTB/Radio de prendre conscience que dans un paysage médiatique aussi concurrentiel, il est temps de passer du journaliste touche-à-tout au journaliste spécialisé dans une discipline sportive, de maitriser le vocabulaire sur les disciplines sportives et de proposer des genres commentaires dans les productions journalistiques. La question de la spécialisation étant une préoccupation commune à tous les médias du Burkina Faso, il invite l’ensemble des acteurs à s’impliquer pour permettre à ces médias de remplir pleinement leur rôle d’information, d’analyse et d’interpellation.

 

L’impétrant a obtenu la mention excellente du jury composé par les journalistes sportifs, Alexis Konkobo, Jérôme Tiendrébéogo, et son directeur de mémoire, Baba Hama, ancien ministre de la culture, des arts et du tourisme du Burkina Faso.