Opposition Politique : « Le pouvoir en place ne veut pas d’un vote massif de la Diaspora »

 

Des membres de l’Opposition politique burkinabè ont tenu une conférence de presse ce jeudi 16 janvier au siège du CFOP. L’objectif de cette rencontre avec les hommes et les femmes de médias,  était de faire le bilan à mi-parcours du processus d’enrôlement dans la diaspora, et corriger les imperfections.

« Le pouvoir en place ne veut pas d’un vote massif de la diaspora », a clamé Carlos Toé, Président du MPR. Selon les membres de l’opposition politique, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et ses soutiens sont en train de mettre en place une politique qui vise à faire participer le moins possible les Burkinabé de l’extérieur aux élections présidentielles de 2020. Pour preuve, la diaspora burkinabé rencontre d’énormes difficultés pour se faire enrôler sur le fichier électoral. En effet, nombreux sont les Burkinabé de l’extérieur qui ne disposent pas de carte nationale d’identité burkinabé et de passeport, mais qui disposent par contre de cartes consulaires. Pourtant ces cartes consulaires ne sont pas utilisables pour l’enrôlement et le vote à l’extérieur. « C’est au regard de cette réalité que l’opposition avait demandé que la carte consulaire biométrique puisse être utilisée pour l’enrôlement et le vote, mais le MPP et ses soutiens nous avaient traités de tous les noms. Ils ont persisté dans leur politique d’apartheid contre nos compatriotes à l’étranger », ajouta Carlos Toé.

Selon les projections de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le nombre de Burkinabé de l’extérieur enrôlés, sera compris entre 1,5 et 2,5 millions alors qu’à ce jour les résultats ne sont pas rassurants. L’opposition a évoqué le cas de la Côte d’Ivoire où avec un total de 2 millions de potentiels électeurs, en date du 14 janvier 2020, le nombre d’enrôlés est de 1419. Cette tendance est la même dans les pays comme le Bénin, le Ghana, le Mali, le Togo, le Sénégal, le Gabon, la Tunisie, la France, les Etats-Unis, le Canada, etc.  Ce faible nombre d’enrôlés à l’extérieur, selon Carlos Toé, n’est pas seulement dû aux documents d’enrôlement mais aussi au lieu d’enrôlement. Les lieux de vote sont centralisés et les Burkinabè qui sont très loin de ces lieux, ont des difficultés pour se déplacer parfois à des centaines de kilomètres pour se faire enrôler et participer ainsi aux votes.

L’opposition, pour remédier à cette situation, a formulé certaines recommandations au gouvernement. Elle demande à ce que le gouvernement permette à l’Office National d’Identification (ONI) de proroger les délais de confection des CNIB à l’extérieur ; qu’il permette à la CENI de proroger la période d’enrôlement des Burkinabè de la Diaspora ; qu’il permette aussi la création de sites dans d’autres lieux en accord avec le pays hôte. En outre, compte tenu du nombre de CNIB et de cartes consulaires expirées, le CFOP recommande au Président du Faso de prendre les dispositions idoines pour proroger jusqu’au 31 décembre 2021, la validité de ces documents expirés, conformément aux conclusions du dialogue politique tenu en juillet 2020.

 

Biba DERRA

 

 

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