La crise sanitaire que traversent les régions du sahel ne devrait pas les amener à oublier celle sécuritaire qu’elles traversent depuis quelques années. Le défi qui s’impose est de chercher des voies et moyens pour, non seulement, éradiquer la pandémie du coronavirus mais aussi avoir un regard sur le phénomène du terrorisme qui gagne du terrain.
Les terroristes continuent de frapper au Nord du Burkina Faso. Dans ce pays, aux dernières nouvelles selon l’Opposition politique, le “Nord Burkina“ est entre les mains des terroristes qui brandissent leur drapeau, tout comme dans la région de Mopti au Mali, où les attaques aux engins explosifs improvisés sont fréquentes. Le manque de moyen aérien serait un handicap à la surveillance de ces vastes territoires aux routes peu praticables.
« Nous sommes tenus de nous battre sur les deux fronts. Le front de la sécurisation, de la lutte contre le terrorisme, doit se poursuivre, évidemment dans un contexte particulier mais en même temps nous devons mener le combat sur le front sanitaire », disait le président du Faso, au sortir de la visioconférence de ce 29 avril 2020 entre les dirigeants du G5 Sahel et l’Union européenne.
Appris par jeune Afrique, la mission des Nations unies ne dispose pas de moyens aériens suffisants selon une enquête du centre pour les civils en conflit, publiée au début de ce mois de mai. Ses auteurs en veulent pour preuve le casse-tête organisationnel qu’aura été la tournée du Premier ministre, Boubou Cissé, dans plusieurs cercles de la région de Mopti, en août 2019.
Depuis 2015, la zone est minée par les violences jihadistes et les conflits intercommunautaires. Bamako a donc logiquement sollicité l’aide de la Minusma pour y acheminer par les airs la délégation gouvernementale. Mais, à la veille du départ, la mission a été avertie que le nombre de personnes à transporter passait d’une trentaine à quarante. Elle a donc dû faire venir un hélicoptère qui devait initialement appuyer une patrouille déployée loin de la base de Sévaré. Autrement dit, pendant douze heures (le temps qu’un autre hélicoptère soit envoyé depuis Tombouctou), le Centre s’est retrouvé sans aucun moyen d’évacuation aérienne des blessés.
Cet épisode, décrypté par le Civic, met en exergue le manque d’hélicoptères, d’appareils de surveillance et de reconnaissance de la Minusma, surtout dans le centre du pays. La région, qui est régulièrement le théâtre d’exactions et de massacres de civils, fait pourtant officiellement partie, depuis juin 2019, des « priorités stratégiques » de la mission onusienne.
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