Actualité : A l’instar du CFOP, l’opposition municipale exige la démission du Maire de la ville de Ouagadougou

 

L’opposition municipale de Ouagadougou a tenu une conférence de presse ce jeudi 25 juin 2020 au siège du CFOP. L’objet de cette rencontre avec la presse, était de faire le point sur la gestion de la commune de Ouagadougou par le maire, Armand Pierre Beouindé.

Le point de presse du jour a été animé par Nathanaël Ouedraogo, 3e adjoint au maire de Ouagadougou, Alban Raogo Zoungrana, président du groupe municipal UPC et Constant Ouedraogo, président du groupe municipal CDP.

L’opposition municipale n’est pas passée par le dos de la cuillère pour montrer son mécontentement face à la gestion <<chaotique>> du maire de Ouagadougou. A en croire Alban Zoungrana, avant le scandale des 77 véhicules, il était déjà question de l’augmentation exagérée du prix de location de certains espaces de commerce appartenant à la commune de Ouagadougou. En exemple, les loyers des boutiques sur l’avenue Charles De Guaulle sont passés de 3500 FCFA à 50 000 FCFA par mois, soit une augmentation de 1428 pour cent. Le petit jardin de l’aéroport est passé de 50 000 à 300 000 FCFA  et celui de Bogodogo, quant à lui, est passé de 25 000 à 500 000 FCFA.

Cette augmentation excessive a emmené un grand nombre de locataires à abandonner ces espaces et ceux qui continuent à se battre n’arrivent plus à payer leur loyer. Chose qui, selon Alban Zoungrana, est un manque à gagner pour les caisses de la commune de Ouagadougou. << Le manque à gagner de ces fermetures, est énorme pour la commune et pire, les fermetures ont occasionné la mise au chômage de nombreux travailleurs >>, a-t-il déclaré.

L’affaire de la location de 77 véhicules

Pour en venir au dossier brûlant de l’heure à savoir l’affaire de la location de 77 véhicules à hauteur de 4 milliards 600 millions de FCFA, les conseillers de l’opposition affirment qu’il y a eu abus de confiance, faux et usage de faux car la délibération portant l’approbation de l’acquisition de véhicules par crédit-bail a été discutée au cours d’une session, pendant laquelle des observations ont été émises par des conseillers de l’opposition. Cette approbation a été faite par la majorité des conseillers présents pour acquérir du matériel de qualité pour la commune, à condition que les observations soient prises en compte mais le maire n’a pas porté les amendements de la session avant la conclusion du contrat.

Dans la matinée du 22 juin dernier, une session du conseil municipal se tenait dans la maison de la culture Jean Pierre Guigane. Mais selon Alban Zoungrana, des conseillers de l’opposition se sont vus refuser l’accès à la salle. Ce n’est qu’après de vives discussions qu’ils ont été autorisés à prendre part à la session. << Avant le début de la session, les conseillers de l’opposition ont souhaité donner un préalable à la poursuite sereine des travaux, chose que le maire a refusé. C’est ce qui a contraint les conseillers à boycotter la session >>, a-t-il déclaré puis de poursuivre : << malgré un manque de quorum nécessaire pour valider les points inscrits à l’ordre du jour, le maire a insisté pour poursuivre la session.>> Selon lui, cette session convoquée par le maire lui-même pour l’adoption de son compte de gestion et de son compte administratif n’avait pour but que de faire valider par la commission Finances, sa gestion chaotique de l’année 2019 et faire passer ainsi la pilule des 77 véhicules.

L’opposition municipale exige la démission du maire de Ouagadougou

Au regard de tous ces éléments, à l’instar du CFOP, l’opposition municipale exige la démission du maire de Ouagadougou. En outre, elle demande l’annulation de la session par le haut commissaire du Kadiogo. << Au cas où le maire refuse de démissionner, nous invitons le ministère en charge de l’administration territoriale et de la décentralisation, ministère de tutelle à suspendre le maire de la commune en application de l’article 272 du Code général des collectivités territoriales.>>, a laissé entendre Alban Zoungrana.

En rappel, l’article 272 du Code général des collectivités territoriales stipule que << le maire ou un adjoint au maire peut faire l’objet de suspension ou de révocation en cas de faute grave. Peuvent entraîner la révocation prévue dans l’alinéa ci-dessus, les fautes graves suivantes: 1. Détournement de biens et/où de deniers publics; 2. concussion et/ou corruption; 3.Prêts irréguliers d’argent sur les fonds de la commune; 4.Faux en écriture publique et usage de faux; 5.Endettement de la commune résultant d’une faute de gestion; (…) 10.Poursuite devant un tribunal répressif ou condamnation pour des faits et actes punis par la loi, à l’exception de simples contraventions de police,…>>

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