Le Secrétariat permanent du Conseil national de la lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST) a tenu un point de presse dans l’après-midi de ce mardi 03 décembre 2024 à Ouagadougou. Face aux Hommes de médias, il était question d’annoncer la commémoration 2024 de la Journée mondiale de lutte contre le sida (JMS) au Burkina Faso.

Le monde entier célèbre chaque 1er décembre, la Journée mondiale de lutte contre le sida (JMS). Lancée en 1988, la Journée mondiale de lutte contre le sida a été la première journée internationale dédiée à la santé au niveau mondial. Cette année, le thème retenu au plan mondial est : « Suivons le chemin des droits ». En plus de l’agenda mondial qui place au centre de la réponse au VIH, la question des droits humains et genre, le contexte national du Burkina Faso a mis en exergue des défis importants qu’il faut prendre en compte dans les nouveaux engagements à l’occasion de la célébration de la JMS. Ainsi au plan national, le thème retenu pour la commémoration de la JMS 2024 est : « Ensemble pour des services VIH inclusifs ».

Selon le Secrétaire permanent du Conseil national de la lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles, Dr Seydou OUATTARA, la double contrainte sécuritaire et humanitaire dont fait face le Burkina Faso, a fait émerger de nouvelles priorités nationales. Il s’agit entre autres, d’assurer la disponibilité des intrants pour le dépistage et le traitement du VIH dans les structures de soins et notamment dans les zones à forts défis sécuritaires avec des formations sanitaires fermées ou fonctionnant à minima ; l’élargissement de la gratuité des services VIH aux examens non spécifiques du suivi biologique des PVVIH ; l’intensification de la réponse nationale au VIH pédiatrique ; le renforcement du programme PTME pour atteindre les objectifs de la triple élimination de la transmission du VIH, de la syphilis et de l’hépatite B de la mère à l’enfant ; l’intensification des actions de prévention combinées et de communication à l’endroit des adolescents et jeunes et certains groupes vulnérables ; la prise en compte des FDS et des VDP engagés dans les opérations de reconquête du territoire dans les actions de prévention ; la réduction des obstacles liés aux droits humains et genre qui entravent l’accès des populations à haut risque d’infection par le VIH aux services. Pour lui, le plus grand défi à relever est la mobilisation des ressources financières.

Selon l’ONUSIDA, « avec les droits de l’homme au centre, avec les communautés en tête, le monde peut mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030. Les progrès substantiels réalisés dans la lutte contre le VIH sont directement liés aux progrès réalisés dans la protection des droits de l’homme. À leur tour, les progrès réalisés dans le cadre de la lutte contre le VIH ont galvanisé des progrès plus larges dans la réalisation du droit à la santé et le renforcement des systèmes de santé ». Pour Dr Joy BACKORY, Directeur pays de l’ONUSIDA, cela est possible mais « nous devons atteindre et impliquer toutes les personnes qui vivent avec le VIH, qui sont les plus exposées au risque d’infection ou qui sont affectées par le virus, notamment les personnes les plus exclues et marginalisées, et s’assurer que les droits de tous, par rapport à la santé, soient respectés ». Il a fait savoir que sur le continent africain, il y a cinq (05) pays qui ont déjà atteint ce niveau à savoir, le Botswana, l’Eswatini, le Rwanda, la République unie de la Tanzanie et le Zimbabwé. « Et au moins seize (16) autres pays dont six (06) dans l’Afrique subsaharienne, vont atteindre ces 3ème 95 d’ici à la fin de cette année », a-t-il précisé.

Il faut souligner que la cérémonie officielle de la JMS 2024 est placée sous le Haut patronage de son Excellence le capitaine Ibrahim TRAORE, Président du Faso, Chef de l’Etat et président du Conseil national de la lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST). Le discours officiel du Chef de l’Etat sera prononcé par le Ministre en charge de la solidarité nationale et de l’action humanitaire, Présidente de la cérémonie, deuxième vice-Présidente du CNLS-IST. Elle connaîtra la participation des autorités politiques et administratives, des partenaires techniques et financiers, des représentants de la société civile, des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), des personnes ressources en matière de lutte contre le VIH/SIDA, du personnel technique du SP/CNLS-IST. 

La JMS sera marquée par des activités de sensibilisation et de dépistage du VIH, Sida dans toutes les régions du Burkina sous la coordination des antennes régionales du SP/CNLS-IST. Une campagne de dépistage du VIH et de l’hépatite B couplée à la réalisation de la charge virale se tiendra dans les services de pédiatrie de tous les hôpitaux. Également, des activités d’information et de communication à travers les médias sont planifiées. Chaque région, tiendra également une cérémonie régionale sous l’égide de Mesdames et Messieurs les Gouverneurs, Président des CRLS. Au moment de la cérémonie officielle, des personnes vivant avec le VIH prendront la parole pour sensibiliser et témoigner sur les défis importants de leur vie. La cérémonie va servir également de cadre pour reconnaitre le mérite des acteurs de la lutte à travers des décorations. Les structures sanitaires performantes qui se sont illustrées dans la mise en œuvre de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant du VIH (PTME) et dans la prise en charge médicale (PECM) des PVVIH seront primées.  

En rappel, la JMS vise à rappeler à la population, l’existence de l’épidémie du VIH dans le monde, et aux décideurs politiques, leur devoir constant de vigilance et d’information à l’égard de l’ensemble de la population. Les défis de nos jours, en matière de lutte contre le VIH sont multiples et multiformes. La JMS offre également l’opportunité aux décideurs politiques, aux partenaires techniques et financiers, à la société civile, aux scientifiques, aux communautés de base et aux Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH) de faire un bilan annuel de leurs engagements dans la lutte et de projeter des actions futures en corrélation avec le thème de la campagne mondiale.