Abou Ali n’a que 15 ans. Il est un ancien membre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Lui et ses compères avaient érigé une base dans une localité proche de Bogandé dans la région de l’Est.
Son interpellation est intervenue en octobre dernier alors que les éléments de nos vaillantes forces combattantes menaient une offensive.
« Le jour de mon interpellation, notre chef m’avait envoyé avec un autre combattant pour voler des œufs de pintades. En effet, notre base n’avait plus rien à manger et c’est seulement les œufs de pintades des Personnes déplacées internes (PDI) qu’on pouvait avoir à côté pour se nourrir », a expliqué Abou Ali et d’ajouter : « Pendant que nous progressions à moto vers le village abandonné, nous avons aperçu de loin, des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui venaient. Immédiatement, nous avons pris position et on a commencé à tirer sur elles. Mais les FDS ont pu nous maîtriser et elles nous ont désarmés avant de nous interpeller ».
Interrogés, Abou Ali et son compagnon montreront leur repère aux FDS. « Arrivés là-bas, les militaires nous ont demandé pourquoi nous-nous sommes engagés dans le terrorisme pour venir ensuite tuer gratuitement nos parents. Nous leur avons répondu que nos chefs nous ont dit que si un jeune qui a l’âge de combattre ne rentre pas dans le terrorisme, il ne va pas avoir le Paradis », a-t-il expliqué.
Mais dommage ! Il ne s’agissait là qu’un lavage de cerveau. Abou Ali comprendra plus tard que c’est plus tôt sa participation active à tuer des innocents qui l’éloignait inéluctablement du Paradis.
« On nous a confiés à un imam qui nous a aidés à comprendre que le terrorisme est un péché grave et qu’aucune religion ne l’admet. Si tu veux aller au Paradis, il faut simplement t’éloigner des mauvaises choses comme le terrorisme et faire du bien à nos prochains. On prie Dieu afin qu’il aide les FDS dans leur travail car ce sont des hommes de Dieu. Nos chefs disaient que les FDS étaient mauvaises et qu’elles tuent les gens au hasard. Si c’était vrai, elles n’allaient pas nous laisser en vie alors qu’on tirait sur elles. En plus, depuis que nous sommes dans leurs mains, elles nous traitent bien et on mange même trois repas variés par jour », a-t-il expliqué.
Aujourd’hui, ce jeune homme dit rendre grâce à Dieu de lui avoir permis de connaître la vérité et de rester en vie.
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