Dans la matinée de ce samedi 12 juillet 2025 s’est tenue la cérémonie d’ouverture du séminaire national de formation des imams et prédicateurs. Organisé par la Fédération des Associations Islamiques du Burkina (FAIB), ce séminaire vise à contribuer à l’assainissement du discours islamique dans l’espace public et numérique à travers la sensibilisation, la formation et l’engagement des principaux acteurs musulmans.

Ces derniers mois, le Burkina Faso est marqué par une montée de discours haineux, d’injures publiques et de violences verbales. Ces propos circulent surtout sur les réseaux sociaux. Ils visent en particulier certaines communautés religieuses, notamment la communauté musulmane. Cette situation fragilise la cohésion sociale et le vivre-ensemble au Burkina Faso.

La FAIB constate, avec regret, que certains prédicateurs s’éloignent de l’éthique islamique. Même si leurs intentions sont sincères, leurs interventions publiques ou en ligne ne respectent pas toujours les valeurs de paix et de respect. Cela porte atteinte à la crédibilité de la prédication musulmane et nuit également à l’image pacifique de l’islam. Dans sa déclaration du 10 juin 2025, la FAIB a dénoncé cette dérive. Elle a rappelé que l’islam repose sur la paix, le dialogue, le respect et la justice. la faitière a aussi dénoncé des attaques graves contre l’islam et ses symboles, parmi lesquelles la destruction d’une mosquée à Toussiana, la profanation du Saint Coran et des propos offensants contre le Prophète Mohamed (PSL).

Pour répondre à ces défis, la FAIB et son Comité d’Écoute du Discours Islamique (CEDI) ont décidé d’agir. Ils organisent ce séminaire national de formation sur le thème : « L’éthique du discours islamique à l’ère du numérique ». Pour Boubacar Yougo, président du présidium de la FAIB, ce séminaire vise à renforcer les compétences des imams, prédicateurs et activistes musulmans. Il les aidera à mieux maîtriser le message islamique, à adopter des méthodes de transmission appropriées et à faire un usage responsable des réseaux sociaux. L’objectif principal est de prévenir les dérives, de promouvoir un discours religieux apaisé et de valider un guide de conduite pour la parole publique islamique au Burkina Faso.

« Ce séminaire de deux jours permettra de sensibiliser, de former et d’engager les acteurs musulmans. Il doit faire émerger une parole islamique vraie, responsable, apaisée et respectueuse de la diversité », a souligné Boubacar Yougo. Il s’agira également de renforcer la maîtrise du discours islamique, de sensibiliser aux risques juridiques et moraux liés aux discours de haine, de promouvoir un usage responsable des réseaux sociaux, d’encourager l’unité entre prédicateurs et de valider un guide de bonne conduite.

Selon le ministre en charge de la Sécurité, Mamoudou Sana, le gouvernement ne peut que se réjouir de ce type d’initiatives. « Tout ce qui concerne le discours religieux sur les réseaux sociaux est très sensible, car cela peut avoir des répercussions négatives sur la cohésion sociale, la tolérance religieuse et l’unité nationale. Nous pensons qu’avec les éminents docteurs présents, nous pourrons harmoniser tout ce qui touche au discours islamique au Burkina Faso », a déclaré Mamoudou Sana.

À la fin des travaux, les participants auront une meilleure compréhension des exigences du discours islamique. Ils seront conscients des dangers liés aux réseaux sociaux. Un guide de bonne conduite sera validé. Les acteurs signeront une déclaration d’engagement collectif, rendue publique lors d’une conférence de presse. Un rapport technique détaillera les travaux et les recommandations du séminaire. Le programme comprend des panels thématiques, des échanges interactifs, des ateliers pratiques et des communications de sensibilisation. Plusieurs modules seront abordés.

La FAIB invite tous les prédicateurs, imams et activistes musulmans à participer à ce rendez-vous essentiel. Ensemble, les acteurs musulmans pourront contribuer à l’assainissement du discours religieux et renforcer ainsi la cohésion nationale et la paix sociale au Burkina Faso.