Travailleurs migrants : des syndicats prônent le dialogue social pour une meilleure protection des droits

 

Le vendredi 3 octobre 2025, le Réseau syndical sur la migration au Burkina Faso (RSMBF), en collaboration avec la Confédération syndicale internationale Afrique (CSI-Afrique) et son partenaire IFSI Belgique, a organisé un séminaire sur le dialogue social en lien avec les travailleurs migrants. L’objectif de cette rencontre était d’échanger sur les avantages du dialogue social et de promouvoir cette approche comme outil de protection des droits syndicaux et humains des travailleurs migrants.

 

Placée sous le thème « Dialogue social pour améliorer le respect des droits syndicaux et humains des travailleuses et travailleurs migrants », cette rencontre a réuni des représentants de syndicats, d’employeurs-recruteurs et de l’administration publique. Ensemble, ils ont exploré les mécanismes du dialogue social comme moyen de prévention des abus, de promotion du travail décent et de respect des droits fondamentaux des migrants.

Le coordonnateur du Réseau syndical sur la migration au Burkina Faso, Zoringré Pépin, a expliqué que cette initiative vise à sensibiliser les recruteurs des travailleurs migrants.« Nous voulons sensibiliser les recruteurs des travailleurs migrants, car nous constatons que ces derniers sont souvent laissés à eux-mêmes. Et lorsqu’ils vont à l’aventure, ils ne sont pas du tout cadrés ni sécurisés. Ils sont de temps à autre violentés, surtout les femmes », a-t-il déclaré. Il a ajouté que le RSMBF insiste sur la nécessité de promouvoir les droits des personnes migrantes et de renforcer le dialogue social pour permettre un échange franc entre les acteurs. « Il faut que ces travailleurs migrants aient une garantie, parce qu’ils sont aussi des humains, et cela fait évoluer les devises d’un pays. Si les migrants apportent des devises dans un pays donné, c’est qu’ils ont besoin de sécurité pour travailler librement et en paix », a justifié M. Zoringré. Selon lui, cet atelier vise également à attirer l’attention des recruteurs, des journalistes et de tous les acteurs impliqués sur les enjeux liés au travail décent des migrants.

Le séminaire a été un cadre de concertation et de renforcement des capacités, où les participants ont échangé sur les obstacles à lever, les bonnes pratiques à valoriser et les pistes pour une meilleure intégration professionnelle des migrants. Dans sa communication, Abdou Karim Ouédraogo, chargé de programme de la CSI-Afrique, a rappelé que l’informalité du travail affecte aussi bien les travailleurs migrants et réfugiés que les nationaux. Cette situation, selon lui, aggrave leur vulnérabilité et pose des défis en matière de réglementation, de protection sociale et de respect des droits. « Il faut prôner le dialogue social afin de trouver des solutions idoines pour protéger les droits des travailleurs et travailleuses migrants, en particulier ceux en situation irrégulière », a-t-il souligné. Il a également relevé que les travailleurs migrants sont souvent exposés à des discriminations multiples et à des risques d’exploitation, notamment la traite à des fins de travail forcé. Ces discriminations, selon lui, sont souvent liées à d’autres facteurs comme le sexe, la race, la religion ou le handicap, renforçant ainsi les inégalités.

Le représentant de la CSI-Afrique a salué la tenue de cet atelier, qu’il considère comme une opportunité de dialogue sur une question majeure. « La migration est un phénomène naturel qui existe depuis longtemps. Aujourd’hui, plus de 90 % des personnes qui migrent finissent par devenir des travailleurs. Au niveau de la CSI-Afrique, nous sommes préoccupés par les conditions de travail des migrants, en Afrique et ailleurs. Nous voulons que leurs droits soient respectés », a indiqué M. Ouédraogo. Selon lui, le dialogue social est un instrument international efficace pour résoudre les problèmes entre partenaires. « Partout où il y a le dialogue social, règnent l’entente et la compréhension. L’absence de dialogue, en revanche, engendre des conflits », a-t-il conclu.

À travers ce séminaire, le Réseau syndical sur la migration au Burkina Faso et ses partenaires réaffirment leur engagement à promouvoir un environnement de travail plus sûr, équitable et respectueux des droits des travailleurs migrants.

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