Le Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF) a tenu une conférence de sensibilisation, le lundi 24 novembre 2025 à Ouagadougou, à la suite des récentes opérations menées par la Brigade Laabal dans plusieurs marchés et yaars du pays. L’organisation faîtière a exprimé son « soutien total » aux actions de la Brigade tout en condamnant « fermement » la vente de marchandises illicites qui menace, selon elle, la sécurité, la santé publique et l’économie nationale.
Une rencontre pour apaiser et sensibiliser
Les descentes musclées de la Brigade Laabal, notamment à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, ont conduit à l’interpellation de plus d’une centaine de personnes. Face aux inquiétudes suscitées au sein des acteurs de l’informel, le CNEI-BF a convié ses membres ainsi que les responsables de la Brigade à une rencontre d’échanges à la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso.
Le secrétaire général du CNEI-BF, Alexis Zongo, s’exprimant au nom du président Salifou Nikièma, a rappelé la ligne de conduite de l’organisation :

« Notre message est clair, responsable et constructif : dénoncer fermement les acteurs du commerce illicite qui mettent en danger la sécurité, la santé et l’économie du pays. »
Il a également réaffirmé l’adhésion du CNEI-BF à la dynamique de la Révolution Progressiste et Populaire (RPP), citant les propos du Premier ministre :
« Celui qui veut s’aligne, celui qui ne veut pas s’aligner subira toute la rigueur de la loi. »
Informer, responsabiliser et structurer les pratiques commerciales

La rencontre visait à rappeler les règles d’organisation, d’hygiène et de sécurité qui devraient encadrer les activités commerciales dans les marchés. Plusieurs axes d’action ont été présentés :
sensibilisation des commerçants sur le commerce licite et la dénonciation des pratiques illégales ;
collaboration renforcée avec la Brigade Laabal ;
création de comités de veille avec les leaders des marchés ;
plaidoyer en faveur de solutions d’accompagnement pour les commerçants affectés ;
actions conjointes avec les autorités municipales, coutumières et administratives.
Selon Alexis Zongo, l’objectif est de « contribuer à l’assainissement durable des marchés, tout en préservant les emplois et la paix sociale ».
La Brigade Laabal justifie ses interventions
Le commandant de la Brigade Laabal, Wendpanga Franck Octave Kabré, a présenté les motivations de ses équipes. Il a évoqué la prolifération :
de produits alimentaires impropres à la consommation,
de médicaments prohibés et de stupéfiants,
d’engins explosifs susceptibles de renforcer les groupes armés.
Ces marchandises, souvent vendues dans les marchés et yaars, constituent selon lui une menace directe pour la sécurité publique.
« Nous ne sommes pas contre les commerçants. Nous agissons pour leur sécurité et pour celle des populations », a-t-il déclaré en invitant les acteurs du secteur informel à respecter les règles édictées.
Un contexte marqué par des opérations renforcées
Ces dernières semaines, la Brigade Laabal a mené plusieurs opérations dans des points sensibles, dont la gare de l’Est, le marché Sankar-Yaaré et le grand marché de Bobo-Dioulasso. Ces interventions font suite à de nombreuses dérives liées à l’occupation anarchique des espaces, à la vente de produits contrefaits ou prohibés, et aux risques d’incendie ou d’insécurité.
Le CNEI-BF prône une responsabilité collective
Le président du CNEI-BF, Salifou Nikièma, a appelé les acteurs de l’informel à soutenir les efforts des autorités :
« Dans un contexte national marqué par des défis sécuritaires, il est impératif que chacun apporte sa contribution à l’assainissement des marchés et à la protection des consommateurs. »
Pour lui, le commerce informel ne doit plus être une zone de non-droit mais un secteur organisé, respectueux des normes et durable.

Soyez le premier à commenter sur "Burkina Faso : le CNEI-BF dénonce le commerce illicite et réaffirme son soutien à la Brigade Laabal"