Commémoration journée des Nations Unies pour la fonction publique : L’administration publique veut s’adapter à la crise sécuritaire

 

Ce jeudi 23 juin 2022, le Ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale a procédé au lancement officiel des activités de la commémoration de la Journée des Nations Unies pour la fonction publique, célébrée chaque 23 juin. Cette cérémonie a eu lieu à l’ENAM en présence des autorités et des énarques.

Le 23 juin a été proclamé “Journée des Nations Unies pour la Fonction Publique” par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2003 et vise à mettre en valeur le rôle de l’administration publique dans le développement des communautés. Des activités sont organisées au cours de cette journée pour rendre hommage aux fonctionnaires pour leur engagement.

« Reconstruire en mieux après la Covid-19, renforcer les partenariats innovants pour réaliser les objectifs au développement durable » est le thème mondial choisi pour cette commémoration. Les institutions publiques et les fonctionnaires ont un rôle à jouer pour reconstruire leur pays suite aux effets de la Covid-19 pour atteindre les objectifs du développement durable.

En se basant sur le thème mondial, le ministère de la fonction publique s’est assigné l’objectif de mener des réflexions en vue de dégager des mécanismes pour rendre l’administration publique burkinabè résiliente. C’est pourquoi, cette journée est célébrée au Burkina Faso sous le thème national : « Modernisation de l’administration publique burkinabè dans un contexte de crise ». Les activités qui seront menées permettront selon le ministre Bassolma Bazié, « de saluer les sacrifices des femmes et des hommes qui maintiennent l’édifice fonction publique surtout en ces temps de crise à Coronavirus et de crise sécuritaire. Cette commémoration sera le lieu de mener des réflexions sur le renforcement des résiliences et de l’efficience des administrations publiques au service des populations et de la nation tout entière ».

Depuis un certain nombre de temps, le Burkina Faso fait face à une crise sécuritaire qui impacte l’administration publique. « Ce nouveau défi nous contraint à une réflexion profonde pour trouver des mécanismes à même d’assurer la qualité et la continuité du service public en temps de crise », a rassuré le ministre puis de rappeler que « la ressource humaine constitue la principale richesse de toute société. Le progrès et le développement en général dépendent de son aptitude à valoriser les autres ressources dont elle dispose ». Des chantiers prioritaires ont été identifiés par le ministère de la fonction publique comme « la modernisation du dispositif de gestion des ressources humaines publiques, le déploiement des hommes et des femmes au service de l’administration publique et la mobilisation des compétences ». Au cours de cette cérémonie, le ministre de la fonction publique n’a pas manqué de rappeler les efforts de l’État burkinabè dans l’administration publique à travers la modernisation du dispositif de gestion des ressources humaines publiques à savoir « la gestion électronique du processus de recrutement, la mise en place d’un guichet unique de traitement des actes de carrière, l’expérimentation d’une nouvelle organisation du cadre du travail sur un mode anglo-saxon appelé « open-space », la relecture des textes encadrant la gestion des ressources humaines publiques et l’élaboration d’outils techniques ».

Toutefois, cette modernisation de l’administration fait face à l’épreuve de l’insécurité. « L’insécurité grandissante dans plusieurs régions du Burkina Faso impacte négativement la bonne marche des administrations publiques privant ainsi les populations de leur droit à un service public de qualité », a souligné le ministre. C’est pourquoi, le ministère a mis en place des moyens d’une réflexion inclusive et féconde impliquant différentes sensibilités de la société burkinabè afin de jeter les bases d’une administration publique forte et brillante face au péril. Ce ministère est engagé à être une administration forte et républicaine tout en demandant l’implication forte et rigoureuse des travailleurs.

Pour Marcel Ouédraogo, Directeur général de la fonction publique, « la fonction publique est très touchée. C’est la cible de choix de ceux qui nous attaquent aujourd’hui. C’est tout symbole, toute représentation de l’État qu’ils ne veulent pas voir. La fonction publique constitue une plus grosse victime de cette crise », a-t-il déploré concernant l’impact de la crise sécuritaire sur l’administration publique puis d’ajouter : « On a beaucoup de collègues, beaucoup d’agents publics qui ont perdu la vie en voulant servir l’administration publique dans des endroits dangereux. Beaucoup ont dû fuir privant ainsi les localités dans lesquelles ils étaient, du service public, de la présence, de l’accompagnement de l’État. Vous avez d’autres qui, à cause de la crise sécuritaire aujourd’hui, ne dorment pas à leur poste de travail. Ce sont des préoccupations pour nous ». Toutefois, des réflexions sont menées pour s’adapter à cette crise. « Nous avons engagé le débat au cours de la commémoration de cette journée pour réfléchir ensemble, voir qu’est-ce que nous pouvons trouver, qu’est-ce que nous pouvons mettre à l’œuvre pour soulager toutes ces personnes qui au nom de l’État, au nom du service public, sont en train de risquer leur vie », a-t-il indiqué.

La digitalisation du service public pour susciter moins de présence humaine sur le terrain et permettre aux populations de continuer de bénéficier du service public, l’adaptation des textes à la situation sécuritaire sont entre autres, quelques pistes de réflexions pour permettre la résilience de l’administration publique durant la crise.

Au cours de cette cérémonie, les différentes réformes entreprises par la fonction publique, ont été présentées au public. De plus, une attestation de reconnaissance a été remise à la Banque mondiale pour leur soutien financier à l’État Burkinabè.

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