Travail des enfants : les acteurs concernés sont informés des conséquences au Burkina Faso

 

L’ouverture des travaux d’un atelier de sensibilisation des tenanciers de débits de boissons, des bars et des restaurants sur le recrutement et l’exploitation des filles de moins de 18 ans déplacées internes, s’est tenue dans la matinée de ce vendredi 17 juin 2022 à Ouagadougou. L’objectif général est de protéger les garçons et filles des déplacés internes contre les pires formes de travail des enfants dans les débits de boissons, bars et restaurants de la ville de Ouagadougou.

La précarité des conditions de vie des familles déplacées internes, incite les enfants à la recherche d’un complément de revenu pour la famille. Selon les statistiques du Comité National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) à la date du 30 avril 2022, le Burkina Faso enregistre un million neuf cent deux mille cent cinquante (1 902 150) personnes déplacées internes reparties dans les centres d’accueil au niveau des treize régions. Parmi eux, on dénombre 61,27% d’enfants âgés de 0 à 17 ans (dont 43,98% sont âgés de 5 à 17 ans). Également parmi les lieux de travail possibles, figurent les débits de boissons, bars et restaurants qui pourtant sont bien règlementés en matière de travail.

Conscient de cette situation, le ministère de la fonction publique, du travail et de la protection sociale en collaboration avec le ministère du genre et de la famille à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Enfant africain, a orienté cette action vers les acteurs de ce secteur, en vue d’échanger sur la problématique et les mesures pour protéger les enfants.

Selon le Directeur général de la protection sociale, Zango Karlé, la collaboration de ces acteurs avec le ministère en charge du travail et celui de la famille, sera un véritable atout dans la lutte contre le phénomène du travail des enfants au Burkina Faso. “L’existence d’une organisation syndicale/association des tenanciers des débits de boissons, bars et restaurants, constitue un avantage pour vulgariser les dispositions existantes à tous les acteurs du secteur. Également, en tant que tenanciers de débits de boissons, bars et restaurants, ils ont la capacité de mener le combat de l’exploitation des enfants, surtout les filles de moins de 18 ans, en refusant l’accès de leurs lieux de travail à ces enfants” , a-t-il laissé entendre.

Tout en remerciant l’Organisation syndicale des promoteurs d’espaces de rencontres et loisirs (OSPERL) pour son appui à l’organisation de cette activité, et en fondant l’espoir que les participants seront des relais pour sensibiliser leurs pairs sur la protection des enfants au Burkina Faso, monsieur Zango a déclaré ouvert cet atelier de sensibilisation sans oublier de souhaiter plain succès aux travaux.

Le Secrétaire général de l’OSPERL, Kientéga Joachim a fait savoir que leur structure est contre le travail des enfants, surtout ceux déplacés internes qui sont en situation difficile. “Nous n’envisageons même pas d’exploiter la situation des déplacés internes puisqu’à tout moment, nous tenons des rencontres avec nos différents membres dans le cadre de la sensibilisation pour éviter le recrutement des enfants dans notre secteur d’activités” , a-t-il soutenu.

Il faut noter que ERIKS DEVELOPPEMENT PARTNER est le partenaire financier de cette activité qui vise à sensibiliser les acteurs concernés sur la lutte contre le travail des enfants. Son chargé de suivi des Programmes – Afrique de l’Ouest, Siébou Paul Kambou a expliqué que le soutien de cette activité s’inscrit dans le cadre  de leur partenariat avec la direction de la protection de l’enfant dans ce “Mois de la Famille et de l’Enfant africain” . “Nous avons donc choisi d’accompagner cette activité parce que de plus en plus, il faut aller chercher le travail des enfants dans les milieux comme les maquis, bars et restaurants. Donc pour nous, c’est véritablement important aujourd’hui de commencer à sensibiliser les tenanciers de ces établissements afin qu’ils prennent conscience, et que la précarité qu’il y a autour des déplacés internes, ne devienne pas une aubaine pour l’exploitation des enfants” , a-t-il indiqué.

A l’issue de cet atelier, les organisateurs attendent que les acteurs du secteur des débits de boissons, bars et restaurants soient informés sur les normes relatives au travail des enfants ; informés des conséquences du travail des enfants dans leur secteur. Ils attendent également la contribution des tenanciers de ces établissements dans la lutte contre le recrutement et l’exploitation des filles.

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