A Ouagadougou, le 25e Fespaco, le Festival panafricain de cinéma et de production audiovisuelle, a débuté dimanche 26 février avec les premiers films projetés en compétition. Vingt longs métrages sont en lice pour le prix le plus prestigieux, l’Etalon d’or de Yenenga. Dimanche, c’est un film tanzanien engagé en faveur des femmes qui est entré en compétition : Aïsha, de Chandé Omar.
L’industrie cinématographique tanzanienne se résume le plus souvent à la production de vidéos bon marché, des films de genre en swahili produits et tournés en un temps record. Avec Aïsha, le réalisateur Chandé Omar, surprend à plus d’un titre.
Ce directeur de la télévision de Zanzibar réalise un film sélectionné dans plusieurs festivals avant le Fespaco. Et c’est un film engagé, prenant la défense de femmes victimes de viols collectifs. Des victimes qui se retrouvent souvent dans la position d’accusées, chassées de leur famille.
Aïsha est une femme qui a quitté son village rural et traditionnel de Pangani pour faire des études brillantes et ouvrir une pharmacie à Dar es Salaam. Revenant au village pour le mariage de sa jeune sœur de 18 ans, elle se retrouve attaquée et violée par un groupe d’hommes emmenés par son amoureux de jeunesse. Le film incite les femmes et leur entourage à ne pas fermer les yeux et à dénoncer le crime.
Aïsha est un film produit par une association, Uzikwaza, qui a déjà sorti deux autres films pour dénoncer les violences faites aux femmes et aux enfants. Ce sujet des viols en réunion dépasse le cas de la seule Tanzanie. Le générique de fin cite ainsi des arguments fallacieux énoncés par les violeurs ou les juges dans des affaires semblables aux Etats-Unis ou en Inde.
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