Extorsion de 77 millions par 7 juges : une affaire d’homosexualité qui fait couler beaucoup d’encre

Dans sa livraison n°98 du 1er avril 2016, le journal Mutation avait levé le lièvre : des acteurs de la justice burkinabè, à savoir des magistrats, des gardes de sécurité pénitentiaire et une avocate, seraient poursuivis par un citoyen malien pour extorsion de la somme de 77 millions de francs CFA. Après cela, L’Evènement, le 25 avril précisément, a traité le même sujet en donnant plus de détail. Une enquête approfondie du journal le Dossier dans sa parution de ce mois nous livre la face cachée de cette histoire de pot de vin. Ce que l’on peut d’ores et déjà retenir, c’est que le dossier n’a pas fini de livrer tous ses secrets.

Je vous fais l’économie de revenir sur la genèse de l’histoire car ayant été le chou gras de la presse burkinabè depuis les écrits des deux journaux cités plus haut des semaines durant. Une affaire d’homosexualité, voici le fond du scandale.

Abdoulaye Cissé, vendeur d’objets d’arts dans les années 1990, fait la rencontre de JB (ainsi nommé par le Dossier), en Côte d’Ivoire précisément à Grand Bassam. Une relation intime naitra entre les deux hommes du fait de leurs différentes rencontres qui aboutira à des rapports sexuels, précise le journal. Après un séjour au Sénégal, Abdoulaye Cissé est de retour en Côte d’Ivoire. Il confiera à son ami JB qu’il est porteur du virus du Sida et qu’il désirerait rejoindre son pays natal, le Mali.

Il restera cependant en contact avec son ami JB qui le soutiendra financièrement pour son traitement jusqu’au jour où il reçoit un appel téléphonique d’un cousin du sieur Cissé, l’informant du décès de ce dernier des suites de son mal. Donné pour mort, Abdoulaye Cissé réapparait en 2010 en Côte d’Ivoire ou il tentera de joindre plusieurs fois son ami JB. Lui, s’était retrouvé au Burkina à cause de la crise ivoirienne.

A force d’insistance, il finit par avoir son contact téléphonique et l’informe qu’il est vivant et qu’il n’avait jamais été atteint du virus du sida. L’homme d’affaire le fait venir à Ouagadougou, curieux d’en savoir davantage sur le «  revenant ». M. JB sera cueilli à froid lorsque son partenaire gay dit être là à Ouagadougou pour conclure un accord avec lui à travers lequel, JB s’engagera à lui payer la somme de 1,5 millions d’Euro, soit près d’1 milliard de francs CFA. En contrepartie, lui, Abdoulaye Cissé prend l’engagement de ne pas le jeter en pâture  en ne divulguant pas au Burkina, son homosexualité et ne pas porter plainte contre lui, pour viol sur sa personne. JB accepta car cela nuirait à son business florissant au pays des Hommes intègres. Aussi, il perdrait ses associés nationaux dans un pays qui n’est pas encore ouvert à l’homosexualité.

Après la signature du contrat JB verse à son arnaqueur, la somme de 460 millions de francs CFA. Par la suite, JB refuse de payer aux conseils de son avocat. En 2013, c’est au tour de JB de porter plainte contre Abdoulaye Cissé pour extorsion de fonds. C’est ainsi qu’il sera arrêté et placé sous mandat de dépôt pour extorsion de fonds. Après plusieurs mois de détention, il est libéré provisoirement.

Abdoulaye Cissé ne s’avouera pas vaincu, il soutiendra qu’il a remis une somme de 77 millions de francs CFA à des magistrats, agents de la sécurité pénitentiaires et avocat pour voir aboutir son dossier. Après ceci, il disparait dans la nature. Selon le journal le Dossier, ceci semble vrai au vu de certain constat et des dires de ses sources. L’affaire est envoyée à l’inspection générale des services du ministère de la justice, nous attendons de voir ce qui sortira de la suite des investigations sur cette affaire.

 

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