Boucle du Mouhoun : « Il produit sur une superficie de 82 hectares avec 8 bœufs de trait »

Communément appelée « le grenier du Faso », la région de la Boucle du Mouhoun regorge d’énorme potentialité agricole. Mais demeure toujours l’une des régions où l’insécurité alimentaire s’accroit. Avec la campagne agricole 2016 qui bat son plein nous sommes allés constater les réalités que vivent un producteur exploitant une superficie de 82 hectares avec 8 bœufs de trait.

sam_0435Regorgeant d’énormes potentialités agricoles, c’est ce qui a valu d’une part le surnom de « grenier du Faso » de cette région. Malgré cet aspect favorable de la région les taux de pauvreté et d’insécurité alimentaire sont très élevés dont, 14% en « insécurité alimentaire modérée » et 1% en « insécurité alimentaire sévère », selon le Programme Alimentaire Mondial en 2014.

Entre culture vivrière et culture de rente les paysans se battent pendant chaque campagne agricole comme la plus part des paysans du Burkina pour espérer une bonne récolte afin d’assurer leur besoin alimentaire et autre.

Malgré les conditions pluviométriques (inondations, insuffisance de pluie) certains arrivent à « tirer leur épingle du jeu » afin de survenir aux besoins alimentaires de leur famille jusqu’à la campagne à venir.

Par contre chez d’autres, ce n’est pas le cas car il est difficile d’atteindre cette période. D’où l’insécurité alimentaire demeurant. L’on se pose souvent des questions à savoir ce qui peuvent être les facteurs favorisant cette insécurité alimentaire ?

La paresse un facteur favorisant !

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Bétéo SIABI est un producteur à SAO village situé dans la commune de Tchériba à une cinquantaine de kilomètre de Dédougou (chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun). Nous l’avons trouvé, Daba sur son épaule au milieu de son champ de coton a perte de vu. «A mon avis vous savez, il y a une réalité je prends un exemple, pour quelqu’un qui vend son sorgho avant même la récolte (étant dans le champ) comment il peut sortir de sa souffrance et sa pauvreté ? ». Nous a-t-il confié quand nous lui avons posé la question à propos de l’insécurité alimentaire qui sévi dans la région.

Selon Bétéo SIABI, cette mauvaise pratique (vendre les céréales avant la récolte) conduit à la pauvreté car pendant les récoltes tu ne te retrouveras pas avec grand-chose.  «  Et en plus de cela il y a aussi la paresse de certains paysans quand il pleut, ils sont à la maison, que pourront ’ils récolter à la fin de la saison ? C’est -il interrogé. Selon lui c’est en travaillant qu’on pourra sortir de l’insécurité alimentaire.

Quatre paires de bœuf de trait pour 82 hectares !

Selon le producteur Bétéo SIABI, la campagne précédente il a produit du sorgho sur une superficie de 22 hectares, « mais  cette année j’en ai produit 5 hectares question d’alterner les différentes spéculations, si tout va bien je produirai du maïs la campagne prochaine sur le site du champ de coton de cette année la terre sera beaucoup plus fertile »a-t-il ajouté.

Le producteur dit avoir intensifié son champ depuis plus de 6ans et exploite «  une superficie de 82 hectares avec quatre paires de bœuf de trait  et une main d’œuvre de 11 personnes ».Il indique qu’à cela sa difficulté majeure est qu’il n’est pas mécanisé «  Cette année j’ai fait venir un tracteur pour labourer une partie de mon champ cela m’a coûté plus de 600 000F CFA » a-t-il confié.

une-quantite-enorme-de-sorgho-stocke-et-destine-pour-la-consomation-selon-le-producteurSi certains commercialisent leur céréales après récolte, ce n’est pas le cas pour Bétéo SIABI qui a stocké ses récoltes (maïs, sorgho) de 6 ans dans des greniers et des magasins non égrainée, pour lui il n’est pas encore temps pour la commercialisation « en plus  j’ai une grande famille que je nourri c’est ce qu’elle consomme en entendant le temps pour la commercialisation » a-t-il laissé entendre avec un sourire rassurant.

A la question de savoir pourquoi ne pas produire des céréales sur sa superficie de 67,5hectares de coton conventionnel, Bétéo SI  ABI nous a confié que la production du coton a un avantage tant au niveau d’accès facile aux intrants mais aussi après un bon rendement on peut se faire une fortune. Ce qui justifie donc son choix de produire le coton sur une grande superficie selon lui, mais compte alterner cette superficie avec du maïs la campagne à venir.

Comme lors de la plus part des campagnes agricoles le producteur, dit être confronté à des cas d’inondation et il déplore 5hectares parti sous les eaux cette saison. Bétéo Siabi pour l’instant a un seul rêve « avoir un tracteur pour développer sa production ». Mais en attendant, l’homme est rempli d’optimisme il espère que tout compte fait il ne manquera pas de quoi assurer les besoins alimentaire de sa famille.

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