Les conseils technique et scientifique de l’Appel de Manéga ont tenu une conférence de presse ce jeudi 27 août 2020 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre était de faire le compte rendu des idées qui sont sorties lors du colloque qui s’est tenu à Manga, le 1er août dernier et qui a réuni une trentaine d’experts et de personnes ressources.

C’est sous le thème « Evaluation de la feuille de route des sages et des enjeux politiques et électoraux en lien avec la réconciliation nationale et la paix» que s’est tenu le colloque. A en croire le secrétaire général du Comité de l’Appel de Manéga, Lookman Sawadogo, lors de ce colloque trois recommandations et deux résolutions ont été faites pour un Burkina Faso paisible. D’abord, la première recommandation est de préparer un processus électoral sain, transparent, honnête et sincère qui favorise l’inclusivité et l’expression politique plurielle au niveau des candidatures et de l’enrôlement des électeurs.

Ils recommandent ensuite que les acteurs politiques fassent preuve de la plus grande lucidité, de discernement et d’anticipation afin de prendre les décisions politiques courageuses voire audacieuses qui préservent l’intérêt supérieur de la nation face au défi de l’organisation de ces échéances dans un contexte sécuritaire très préoccupant. Enfin, ils recommandent la tenue urgente d’un dialogue démocratique de tous les acteurs clés du processus électoral autour des enjeux des échéances électorales de 2020.

Les résolutions

En ce qui concerne les résolutions, la première est adressée au président du Faso et la deuxième à tous les candidats à l’élection présidentielle.

Devant l’incertitude de la situation, les sages et les experts de l’Appel de Manéga demandent au président du Faso, chef de l’Etat d’ouvrir, dans les meilleurs délais, une ultime concertation sans exclusive autour des élections pour recueillir les avis, conseils, suggestions et propositions de toutes les forces vives de la nation dans l’intérêt supérieur du peuple burkinabè.

Une invitation a été lancée à l’endroit des candidats à l’élection présidentielle, à prendre dans un élan patriotique, un engagement solennel devant le peuple, de travailler ensemble, victorieux comme perdants, à l’issue de l’élection présidentielle afin de donner une chance à la réconciliation nationale qui rassemblera les filles et fils du Faso.

Sur la base du thème du colloque suscité par ces recommandations et par la situation qui s’observe sur le terrain, les participants du colloque se sont penchés sur l’organisation des élections en novembre 2020 en lien avec la crise sécuritaire et l’offre de réconciliation nationale. Des hypothèses ont donc été formulées, prenant en compte les options faisant l’objet des débats au sein de l’opinion publique et des acteurs démocratiques.

Les hypothèses

La première hypothèse est que l’élection présidentielle se tienne à la date prévue et les élections législatives soient reportées d’une année. La deuxième hypothèse est que l’élection présidentielle et les législatives ne se tiennent pas. La troisième hypothèse est que les élections présidentielle et législatives se tiennent. La quatrième hypothèse envisage que les élections couplées soient uniquement organisées de manière partielle dans certaines parties du territoire national.

Le président du conseil scientifique de l’appel de Manega, Dr Evariste Conseibo a laissé entendre que de toutes ces hypothèses, la meilleure est que les élections présidentielle et législatives soient retardées pour créer de meilleures conditions et permettre d’abord de sécuriser le territoire, puis également à tous les citoyens de pouvoir participer au vote. Sinon, selon lui, fermer les yeux pour aller aux élections malgré tout, occasionnera des problèmes plus graves.