Ce mardi 7 octobre 2025, le Premier ministre du Burkina Faso, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, s’est rendu sur le site historique du camp de Thiaroye, au Sénégal, aux côtés de ses homologues sénégalais Ousmane Sonko et nigérien Ali Lamine Zeine. Par cette visite, il a tenu à honorer la mémoire des tirailleurs africains tombés lors du tragique massacre du 1er décembre 1944.
Ce jour-là, des centaines de soldats africains – majoritairement des tirailleurs sénégalais ayant combattu pour la France durant la Seconde Guerre mondiale – furent froidement abattus pour avoir simplement réclamé le paiement de leurs soldes et primes promises à leur retour. Ce drame demeure l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire coloniale française.
Sur ce lieu de mémoire, la délégation a observé un moment de recueillement solennel au cimetière militaire de Thiaroye, où reposent ces soldats africains. Le Premier ministre a également visité une exposition dédiée à leur parcours, à leurs faits d’armes et aux circonstances entourant le massacre.
Dans le livre d’or, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a livré un hommage poignant :
« En ce lieu chargé d’histoire, je m’incline avec une profonde révérence devant le souvenir des tirailleurs sénégalais, nos pères, ces héros tombés ici à Thiaroye pour avoir simplement réclamé justice. Ces hommes, qui ont versé leur sang pour libérer la France, n’ont reçu en retour que la trahison et la violence des armes françaises. »
Il a souligné, dans un message empreint de gravité, que cette tragédie demeure une blessure ouverte dans la mémoire collective, un symbole de l’ingratitude des puissances coloniales :
« Leur massacre reste un rappel cruel de l’hypocrisie de certaines nations, qui vantaient hier leur bravoure, mais peinent aujourd’hui à leur rendre l’hommage qu’ils méritent. »
Le Premier ministre a conclu en insistant sur la portée symbolique de cet acte de mémoire :
« À travers ces martyrs, c’est toute l’Afrique qui se lève, fière, digne, consciente que la dignité d’un peuple ne se négocie pas. Que leur souvenir guide notre marche vers plus de justice, de vérité et de souveraineté. »
Par cette visite, le chef du gouvernement burkinabè réaffirme son engagement à honorer les héros africains et à faire vivre leur mémoire. Ce geste s’inscrit dans une démarche de reconnaissance des injustices du passé colonial et dans la construction d’une mémoire commune entre peuples africains.
Il marque également un renforcement des liens entre le Burkina Faso et le Sénégal, unis par une histoire partagée, un devoir de mémoire, et une volonté commune de réhabiliter ceux qui ont versé leur sang pour la liberté.
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