Vous voyez, monsieur le député, c’est légal, c’est régulier, c’est peut-être même légitime. Mais, ce n’est sans doute pas opportun, en ce moment où, les burkinabé donnent l’impression qu’il faut partager le gâteau national. C’est à toi de leur dire que ce n’est pas tout à fait possible! au lieu de ça, tu te tailles un gros morceau en te faisant voir à la télé! Alors, pourquoi voudrais-tu que les autres ne réclament pas leur part, comme toi et les magistrats? Regarde : toi, ton véhicule est subventionné et préfinancé par le peuple et le vélo de mon cousin, gardien à l’hôpital, est acquis après un terrible bricolage financier; quand tu sièges, tu as trente mille francs par jour, alors que le professeur, en mission d’examen et en déplacement, en a dix mille; Hé, qui t’a enseigné! tu comprends pourquoi les infirmiers veulent vingt-cinq milles francs par garde! ils veulent s’approcher un peu de toi; tu es placé trop haut par rapport à ces gens qui te soignent de jour comme de nuit. Toi aussi! ais pitié de ce peuple, qui vit de toéga, de voulvaka, et de sagnonbaga! tu viens tout juste de sortir du peuple et déjà tu veux te hisser au-dessus de lui? Oui, je sais; sur le terrain, tu souffres beaucoup, parce que les électeurs te considèrent, à la fois, comme un bailleur de fonds, une caisse sociale, un parrain de funérailles, de baptêmes et de ripailles de la saint-sylvestre. Mais tous les salariés de ce pays font face à ça aussi, comme toi! il parait, ce pendant, que toi tu as la tâche d’aller expliquer les décisions de l’assemblée nationale aux citoyens; ça, je n’y crois pas du tout; Pour cette mission, on dirait, avec ma craie, que je fais mieux que toi. Mon député, tu sais, j’ai été moi-même suppléant des députés au Mouhoun pendant une décennie. mes titulaires n’ont jamais accompli une telle corvée. Peut-être que toi tu ferras mieux! Alors, on t’a à l’œil. On est en guerre contre le terrorisme; tu le sais non! alors, contribue vraiment à l’effort de guerre, en allant semer au moins, dans ta circonscription, les grains de la mobilisation nationale contre l’intolérance religieuse. L’ère Kaboré n’est pas l’ère Compaoré, et c’est à toi de le montrer au peuple. Mon député, tu es invité, à Passakongo, autour d’un plat de gniénou le 31 décembre. C’est à Dédougou. Ne t’en fout pas, viens. Colonel Sadou, salut! l’ère Rock a peut-être vraiment commencé! Excellente journée de jeudi à nous.
Par Z.G.
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