CNJ-BF : le ministre de la jeunesse tente-il de diviser les jeunes, s’interroge le bureau exécutif

Le Conseil national des jeunes du Burkina Faso (CNJ-BF) a animé une conférence de presse ce mardi 2 octobre 2018 au sein de leur siège. Cette rencontre avec les hommes de médias a pour but de faire part d’une situation croissante entre cette faitière et leur ministre de tutelle à savoir le ministre de la jeunesse et de l’interpeller à œuvrer pour l’intérêt collectif des jeunes.

Remise en cause du nouveau bureau, impossibilité de communication, désir de placer une personne de son choix, création d’un substitut du CNJ… sont entre autres les raisons avancées par le Conseil national des jeunes du Burkina Faso contre leur ministre de tutelle, Smaila Ouédraogo.

Les journalistes présents à la conférence

En rappel, le conseil national des jeunes du Burkina Faso émane d’une charte africaine de la jeunesse reconnu dans toute l’Afrique. Ce conseil regroupe tous les mouvements et associations de jeunes. Au Burkina Faso, elle a été mise en place en 2008 et reconnu comme la principale faitière des jeunes du Burkina Faso. Son but est « d’être au centre de l’élaboration et la mise en œuvre des politiques projets et programmes de développement » rappelle le président du CNJ-BF, Moumouni Dialla. Le second bureau a été mis en place le 13 décembre 2013, mais avec l’avènement de l’insurrection, le CNJ-BF a rencontré des difficultés. De concert avec le ministre de la jeunesse et dans l’objectif de redynamiser le conseil, des décisions ont été prises à Kaya lors du congrès de juin 2017 comme l’élargissement du conseil national et régionaux, en provinciaux, communaux et en arrondissements ainsi que la mise en place d’une Commission Nationale d’Organisation des Élections (CNOE). Avec ce nouveau processus le renouvellement du bureau semblait être effective. Les jeunes ont entendu ce renouvellement en vain mais « il nous a été donné de constater que le Ministère a par courrier adressé à tout Directeur Régional de Jeunesse relativement à son retrait du processus sans que notification ne soit faite au CNJ-BF » déplore monsieur Dialla.

Réuni en congrès extraordinaire et avec l’appui de tous les membres, les jeunes ont procédé au renouvellement de leur bureau le 28 mai 2018. C’est le début de la crise entre les jeunes et leur ministre de tutelle qui est la remise en cause par le ministre Smaila Ouédraogo du bureau exécutif du Conseil national des jeunes du Burkina Faso (CNJ-BF). Selon les conférenciers du jour, le ministre dit ne pas reconnaitre les nouveaux élus. Mais au-delà de cela, un substitut du CNJ dénommé « Cadre permanent de dialogue des Jeunes (CPDJ) » est en création. Pourtant les jeunes souhaitaient lors des états généraux en novembre 2017 « le renforcement et la dynamisation de la faitière déjà existante et non la création d’une autre structure » déclare monsieur Dialla. Ce désir a été soutenu par l’ex directeur pays de Diakonia, Lutter Yaméogo. Justifiant la création du cadre, le ministre avancera, selon les jeunes, les raisons suivantes « le manque d’unanimité, l’âge et le dysfonctionnement de la structure et le non-respect des engagements de Kaya ». Pour eux la simple et pure raison de la remise en cause des élus est d’un intérêt personnel car « cette tentative de liquidation du CNJ n’est rien d’autre que la résultante d’échecs de manœuvres savamment orchestrées par le ministre pour placer à la tête de la faitière, un jeune taillé à sa mesure » remarque-t-il.

Par ailleurs, depuis l’élection du bureau, la communication avec le ministre est difficile au point que le nouveau bureau mis en place n’a jamais pu le rencontrer malgré les vaines tentatives relate le président de la CNJ-BF. Les demandes de soutien, d’invitation au congrès n’ont jamais accusé réception. En plus, le ministre part une note sur les réseaux sociaux adressée au partenaire technique et financier, au président d’institution, au ministre annonçait que « le MJFIP (ministère de la jeunesse) n’a pas pris part au processus ayant conduit au renouvellement du bureau et que par conséquent, le ministère ne reconnait pas le CNJ-BF comme la structure représentative des jeunes » souligne monsieur Dialla. En plus le secrétaire général du ministère et le directeur général chargé de la jeunesse, les situeront plus sur les raisons en déclarant que « le processus était illégale et illégitime par conséquent le ministre refuse de collaborer avec nous » explique-t-il. Toutes les possibilités de dialogue entreprissent au travers d’autres personnes sont restées sans suite.

Par conséquent, à travers cette conférence de presse, il prenne l’opinion publique a témoin pour les différentes actions qui seront entreprises dans les prochains jours car selon le président de la CNJ-BF « nous pensons avoir fourni des efforts pour une résolution pacifique de crise » affirme-t-il puis d’ajouter « nous sentons que pour ses intérêts personnels, il est prêt à sacrifier et à diviser cette jeunesse unie et solidaire pour le développement de la nation ».

Moumouni Dialla, président de la CNJ-BF,

Il interpelle, par ailleurs, le ministre à être ouvert au dialogue et surtout d’abandonner son projet de création d’un substitut du conseil des jeunes car « l’objectif premier du ministère de la jeunesse est de travailler à la promotion de la jeunesse, son épanouissement et à la cohésion de l’ensemble de la jeunesse » et non de les diviser  puis de rappeler les priorités de la jeunesse burkinabè qui sont entre autres «  l’emploi, le renforcement de son employabilité, sa promotion, le financement de ses projets , son implication dans la vie de la nation, sa responsabilisation et l’appui aux structures de jeunesse existantes particulièrement le CNJ-BF » qui doivent être les principales préoccupations du ministre. Ils se disent être disposés au dialogue et rassurent que le Conseil national des jeunes du Burkina Faso se porte bien en témoigne les différentes manifestations entreprises lors de la journée internationale de la jeunesse tenu les 11 et 12 août 2018 à Ouagadougou.

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