Crise ouverte dans la pétanque burkinabè : des clubs dénoncent un système de fraude et de favoritisme

 

 

Le monde de la pétanque burkinabè traverse une zone de fortes turbulences alors que le championnat national est censé se tenir à Koudougou ces 19 et 20 décembre 2025. Ce vendredi après-midi à Ouagadougou, plusieurs associations et présidents de clubs ont brisé le silence lors d’une conférence de presse pour dénoncer ce qu’ils qualifient de gestion opaque et injuste de la part de la Fédération Burkinabè de Pétanque (FBP). Portée par Jonas Nayaga, bouliste à l’AS Police et porte-parole du collectif, cette sortie médiatique met en lumière un malaise profond qui ronge la discipline, traditionnellement perçue comme un vecteur de fraternité et de cohésion sociale au Burkina Faso.

 

L’origine de la discorde remonte à la modification du système de compétition. Si le championnat se jouait autrefois par élimination directe, la Fédération a imposé, depuis l’an dernier, des phases éliminatoires en invoquant des contraintes budgétaires. Pour cette édition 2025, le quota de la Ligue du Centre avait été fixé à 18 clubs lors de la réunion technique du 12 décembre. Pourtant, au lendemain de la compétition du 13 décembre, un revirement majeur a eu lieu : une liste de 26 clubs a été publiée par message audio, ajoutant arbitrairement 8 formations sans aucune consultation des présidents de clubs ni justification technique transparente. Cette décision est d’autant plus contestée que, selon les plaignants, des clubs impliqués dans des fraudes avérées lors des éliminatoires figurent sur cette liste élargie, tandis que des résultats auraient été délibérément modifiés au détriment de clubs légitimes.

Au-delà de l’organisation matérielle, c’est l’éthique même des dirigeants qui est visée. Les manifestants dénoncent un conflit d’intérêts flagrant concernant le Président de la Fédération, accusé d’être simultanément premier responsable de l’instance, président de club et joueur dans une autre équipe. Des témoignages font état d’irrégularités flagrantes impliquant directement l’équipe du président lors des éliminatoires, où une défaite sur le terrain se serait transformée en victoire sur les feuilles de résultats. Face à ce qu’ils considèrent comme un « mal profond », 11 clubs sur les 18 initialement qualifiés de la Ligue du Centre ont décidé de boycotter la phase finale à Koudougou, préférant l’éthique sportive aux trophées entachés de tricherie.

Cette démarche, que les clubs qualifient de citoyenne et responsable, se veut avant tout un cri d’alarme pour la survie des valeurs sportives. Dans un contexte national où l’unité et la justice sont primordiales, les acteurs de la pétanque refusent que leur discipline devienne une source de division et de frustration. Ils interpellent solennellement le ministre des sports, de la jeunesse et de l’emploi pour qu’une enquête impartiale soit menée sur la gestion de la Fédération.

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