Culture : « Le cinéma est un outil dans le développement durable », dixit Rachele Mari-Zanoli, productrice audio-visuelle

La culture burkinabè caractérisée par sa grande diversité occupe une grande place dans le programme de développement du Burkina Faso. De nombreux acteurs travaille à la booster très loin et porter le nom du Burkina au-delà de nos frontières. Parmi ces personnes nous avons madame Rachele Mari-Zanoli, productrice audio-visuelle qui a bien voulu nous accorder un peu de son temps afin que nous puissions apprendre davantage sur le personnage et son action.

 

équipe de tournage-film-pas-sans-toi

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Faso Actu (FA) : Bonjour, dites nous brièvement qui est Rachele Mari Zanoli ?

Rachele Mari-Zanoli (RMZ) : Merci, je me nomme effectivement Rachele Mari-Zanoli , je suis Suisse et italienne d’origine. Je suis au Burkina depuis bientôt deux ans, je suis productrice audio-visuelle et j’ai une maison de production qui s’appelle « Taab Yiinga productions » en langue mooré Taab yiinga veut dire «  je suis là parce que tu es là, l’entre-aide ». Je suis aussi consultante en développement durable en particulier dans le domaine  de la sécurité alimentaire.

FA : Parlez-nous de votre maison de production. En quelle année a-t-elle été créée et comment est-ce qu’elle fonctionne ?

RMZ : La maison est très récente, elle a été ouverte au mois de juin 2016, on avait déjà commencé à tourner des films depuis mon arrivée donc on a eu l’idée de faire une maison de production pour une formalisation, travailler de façon professionnelle. Je travaille avec deux personnes clés, Mouna N’Diaye et Hilaire Thiombiano. Nous avons les mêmes objectifs à savoir la valorisation du rôle de la femme dans le cinéma. Nous travaillons également avec plusieurs techniciens, plusieurs comédiens pour donner la possibilité aux jeunes d’apprendre sur le tas, d’avancer ensemble.

FA : Le nom de la maison de production Taab Yiinga signifie être là pour les autres. Est-ce que c’est une maison qui a plus tendance à plus être là pour les autres, pousser les jeunes qui n’arrivent pas à se lancer?

RMZ : Comme vous le dites, l’idée est d’avancer ensemble. La production est faible en ce moment donc nous faisons l’accompagnement sur le tas dans le but de renforcer les capacités . Je suis convaincue que le cinéma est un outil dans le développement durable. Pas seulement parce qu’avec le cinéma on donne du travail, mais aussi parce que la maison de production permet l’insertion socio professionnelle des jeunes, ensuite les films véhiculent des messages divers pour emmener à la réflexion sur des sujets donnés, aussi ça ouvre des portes. Le Burkina était très fort dans le cinéma et aujourd’hui on a tout pour le rendre encore plus fort, j’aimerais que les autres pays viennent faire des films au Burkina.

FA : Avez-vous des partenaires techniques ou financiers ?

RMZ : Oui ça dépend des projets. Ce n’est pas toujours simple d’en trouver. Y a des films qui naissent par amour, c’est moi même qui finance . Autres sont des commandes.

FA : Au Burkina Faso quand on sait que les gens ne sont pas tellement nombreux à remplir les salles de cinéma, comment arrivez vous à rentabiliser vos productions ?

RMZ : A propos de la rentabilisation ce qui est pour nous aussi intéressant sont les chaines de télé. Moi je fais pas pour le moment de films commerciaux de grandes salles, je produis des documentaires, des reportages, des clips et des fictions.

FA : Vous présentez un film au FESPACO cette année. Pouvez vous nous donner des éclaircissements là dessus ?

RMZ : C’est notre tout dernier film qui s’intitule ”Pas sans toi”, c’est un travail qu’on a fait avec Hilaire Thiombiano comme réalisateur et moi-même comme productrice. C’est une fiction dans laquelle il y a des acteurs très renommés comme Mouna N’Diaye qui joue le role principale, Roger Zami et Hyacinte Kabré. Il y a aussi des acteurs a leur première expérience comme Esther Barry… Elle parle de l’abandon des enfants, c’est l’histoire d’une fille aisée de Ouaga abandonnée par ses parents. On voulait montrer une situation d’abandon et sensibiliser sur le thème des conséquences de l’abandon des enfants. C’est un film où on a vraiment fait de notre mieux du côté son, du côté image, lumière, scénario. Il dure environ 26 minutes. Les techniciens sont tous des jeunes qui ont eu grâce à Mouna l’opportunité de jouer avec elle.

FA : Vous rencontrez sûrement des limites, est ce que vous pouvez nous citer quelques difficultés dans le cadre de la production ?

RMZ : Nous rencontrons mille difficultés. Les difficultés techniques on les retrouve toujours. Il y a aussi des difficultés de gestion des personnes. La plupart des gens que ce soit ailleurs ou au Burkina on tendance à ne pas s’investir totalement dans le métier, la plupart travaille bien mais à 90%. Pour avancer on doit tout donner. C’ est là qu’ on va faire la différence.

FA : Permettez nous de revenir sur une de vos productions. Vous avez eu à produire un film intitulé « Peuple intègre », qui a été primé à « la semaine africaine eurafricaine », quel était l’objectif ?

RMZ : C’est un film d’actualité, il a été tourné à chaud pendant le coup d’Etat. Encore une fois je voulais montrer une situation sans faire une analyse politique, je ne tourne pas de films polémiques. Je me suis posée plein de questions et c’est pour cela que je me suis approchée des principaux concernés pour permettre aux gens qui ne sont à l’extérieur de mieux comprendre la situation. Je voulais aussi comprendre ce qui a rendu possible cela.

FA : Parlez nous un peu de vos perspectives ?

RMZ : Avec Mouna n’Diaye on a trois longs métrages de 52 minutes sur l’handicap au Burkina Faso parce que malheureusement dans le monde, l’handicap est encore considéré comme son nom l’indique comme un handicap. Nous pensons que notre film qui montre la vie de trois personnes handicapées avec leurs difficultés mais aussi leurs joies peut aider à sensibiliser les uns et les autres pour que dans l’avenir quelqu’un ne soit pas rejeté ou tué parce qu’il a un handicap. C’est un grand souhait pour nous de pouvoir réaliser ce documentaire donc je suis en train de chercher des partenaires, y en a qui sont favorables mais beaucoup reste à faire. On a aussi un autre film réalisé par Mouna n Diaye, c’est sur la fièvre dengue, parce que j’ai vraiment été peiné en apprenant le nombre de morts et tout cela est dû à la mal-information et nous ne voulons plus que cela se reproduise.

FA : Votre mot de fin ?

RMZ : Je voudrais dire un grand merci. Ça me fait toujours du grand bien à chaque fois que j’ai l’occasion de parler des activités de mes collègues et de moi même puisque les films sont montés pour que le public puisse réagir. Je voudrais également remercier tout ceux qui font de leur mieux pour emmener loin la culture burkinabè.

Biographie de LA PRODUCTRICE

Suisse et Italienne d’origine, Rachele Mari-Zanoli a étudié à Zürich à l’Institut Supérieur de Traducteurs et Interprètes. Elle a un diplôme d’ingénierie de système et a travaillé dans l’une des principales banques suisses en Suisse et surtout à l’étranger en tant que chargée de projet.

L’art a toujours fait partie de sa vie. Dès l’âge de huit ans elle a participé à un atelier de peinture en Suisse, une expérience qui a éveillé son amour inconditionnel pour cet art qui se traduira par une longue carrière en tant que peintre professionnelle. Son style se nourrit de l’expérience acquise dans de nombreux pays où elle a vécu et s’inspire également de ses études de Master en philosophie appliquée à Turin en Italie et au CERN (Centre Européen pour la Recherche Nucléaire) à Genève. Elle a tenu des ateliers de peinture avec des enfants, des malades psychiatriques et des prisonniers.

Elle vit et travaille au Burkina Faso en tant que Consultante en développement durable chargée de capitalisation /sécurité alimentaire et Productrice audiovisuelle.

Réalisations en tant que productrice au Burkina Faso

  • Pas sans toi – film fiction – 2016

  • 60 ans et alors ? – vidéo Irène Tassambedo – 2016

  • L’Occitane pour Elles – publi-reportage – 2016

  • L’Occitane pour Elles – logo – 2016

  • L’Occitane pour Elles – photo reportage – 2016

  • Les entretiens eurafricains – film reportage – 2016

  • Sora zugu – vidéo clip Noufou Kaboré – 2016

  • Un peuple intègre – film documentaire – 2016

  • L’Espoir du lampadaire – film documentaire – 2015

L’Espoir du lampadaire

Catalogue de serviceS

  • Film documentaires

  • Film fictions

  • Reportages

  • Spots TV

  • Bande dessines

  • Conception graphiques, boîte à images, logos et affiches

  • Formations

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