Délinquance juvénile : L’association Yamyonkba interroge le rôle de la famille

 

En prélude à la Journée internationale des droits des femmes, célébrée chaque 8 mars, l’Association féminine Yamyonkba pour la paix dans le monde a organisé, le samedi 1ᵉʳ mars 2025 à Ouagadougou, un panel sous le thème : « La famille, cellule de base de la société : quelles perspectives pour un monde de paix ? ». Cette initiative vise à interroger l’ensemble des acteurs impliqués dans l’éducation des enfants afin de prévenir et/ou d’endiguer le fléau de la délinquance juvénile.

 

Parents, autorités coutumières, religieuses et acteurs judiciaires ont pris part à cet atelier. Leur présence était essentielle au regard de leur rôle central dans l’éducation des enfants. Ensemble, ils ont réfléchi à des solutions palliatives pour lutter contre les maux qui fragilisent la cellule familiale.

Azeta Nana/Nyampa, présidente de l’Association féminine Yamyonkba pour la paix dans le monde.

« Les enfants se retrouvent dehors, à la police judiciaire, parce qu’à la maison, ça ne va pas », a déploré Azeta Nana/Nyampa, présidente de l’Association féminine Yamyonkba pour la paix dans le monde. C’est pourquoi, ajoute-t-elle, « nous avons décidé de parler de paix et de cohésion au sein de la famille afin de permettre aux enfants de grandir sereinement et aux parents de vivre heureux ». Pour elle, la paix naît dans le cœur et se construit au sein de la famille. Chaque foyer doit être un espace de responsabilité où les parents s’assument pleinement. Depuis sa création le 2 novembre 2003, l’association mène un combat en faveur de l’autonomisation des femmes, car ce sont elles qui tiennent la famille. « Si la femme est heureuse, la famille est épanouie », a-t-elle souligné.

Dans un contexte mondial marqué par des crises sociales, économiques, politiques et environnementales, la famille demeure le premier lieu de transmission des valeurs de solidarité, de respect et de tolérance. « La famille est le creuset dans lequel s’enracinent l’identité, la culture et l’éducation des générations futures. C’est en son sein que se forgent les premières expériences de la vie en société, les notions de justice, de dialogue et de réconciliation », a-t-elle ajouté.

Cependant, la famille est aujourd’hui confrontée à de nombreux défis : fragmentation, mutations des modèles familiaux, précarité, conflits intergénérationnels et parfois même violences, qui fragilisent son rôle de stabilisateur social. D’où la nécessité de s’interroger : comment renforcer la famille pour en faire un véritable levier de paix et d’harmonie sociale ? C’est dans cette optique que l’association a organisé ce panel afin de questionner les responsabilités de chacun et de proposer des perspectives pour un monde plus épanoui.

Djibril Hié, Commissaire principal de police, Spécialiste en protection de l’enfant en service à la Brigade régionale de protection de l’enfant

Le commissaire principal de police Djibril Hié, Spécialiste en protection de l’enfant en service à la Brigade régionale de protection de l’enfant était l’un des panelistes. Il a abordé la question de la recrudescence de la délinquance juvénile à Ouagadougou, un phénomène qui prend de l’ampleur ces dernières années.

Ce panel a été l’occasion pour lui de dresser l’état des lieux des différentes formes de délinquance, d’analyser leurs causes et d’explorer des solutions adaptées. Il a également évoqué les défis auxquels la brigade est confrontée et les stratégies mises en place pour lutter efficacement contre ce fléau. Selon Djibril Hié, les parents sont les premiers responsables de leurs enfants et doivent être particulièrement vigilants quant à leur éducation et leur environnement. Il a insisté sur le rôle des forces de sécurité, qui doivent non seulement réprimer, mais aussi intensifier les actions de sensibilisation à l’endroit des jeunes et des parents sur les conséquences de la consommation de substances illicites, notamment en milieu scolaire. « Il est crucial de mettre un accent particulier sur les activités de prévention afin que chaque famille prenne conscience des dangers liés à la consommation de drogues et à la délinquance », a-t-il martelé.

Le panel a permis d’ouvrir un dialogue entre les différents acteurs concernés afin de renforcer la cellule familiale et, à travers elle, construire une société plus stable et apaisée.

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