La cérémonie commémorative de la 17e journée internationale “Tolérance zéro aux mutilations génitales féminines” et de la 20e journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision, s’est tenue dans la matinée de ce mardi 30 juin 2020 à Ouagadougou, sous le Très haut patronage du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, champion de l’Union africaine pour la promotion de l’élimination des Mutilations génitales féminines (MGF).

Sous le thème : “Trente (30) ans de lutte contre les MGF au Burkina, quelles perspectives pour la nouvelle génération ?” , cette célébration conjointe de ces deux journées offre l’opportunité de réaffirmer la volonté politique nationale de lutter contre ce fléau et d’accentuer les actions de prévention à travers les activités d’informations et de sensibilisation à l’endroit des populations, afin de renforcer les résultats engrangés.

Selon Hélène Marie Laurence ILBOUDO/Marchal, ministre en charge de la Femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, par ailleurs présidente du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), “le thème retenu nous invite à faire le bilan des 30 ans de lutte et à réfléchir sur l’implication et la participation de la jeunesse aux actions de promotion de l’élimination de l’excision au Burkina Faso” . Il s’agira en effet, poursuit-elle, de projeter les actions à venir avec la jeunesse, fer le lance de cette nation, afin d’accélérer l’atteinte de la tolérance zéro aux MGF en 2030 conformément aux objectifs du développement durable qui visent à “réaliser des genres et donner des capacités et du pouvoir aux femmes et aux filles” , et à “éliminer toutes formes de pratiques néfastes telles que les mariages d’enfants et les mutilations génitales féminines” .

Dr. Olga SANKARA, Représentante assistante au Bureau Pays de l’UNFPA au Burkina Faso, a salué les nombreuses avancées enregistrées pendant ces trente (30) dernières années pour l’élimination des MGF au Burkina Faso, tout en rappelant que le pays des hommes intègres “assure le leadership mondial pour l’élimination des MGF” . “Grâce aux différentes actions, plus de 3500 villages ont déclaré publiquement l’abandon des mutilations génitales féminines, soit 44% des villages de notre pays” , a-t-elle fait savoir. Mais malgré les différentes avancées, des défis subsistent en l’occurrence, la clandestinité, la baisse de l’âge à l’excision, l’insuffisance et la faible qualité des données sur les MGF, etc. Pour relever ces défis, Dr. Olga SANKARA a rassuré que les Partenaires techniques et financiers (PTF) restent disponibles à accompagner le gouvernement et la société civile dans leurs efforts communs pour l’élimination des MGF et les autres pratiques préjudiciables au bien-être des filles et des femmes au Burkina Faso.

La jeunesse s’engage dans la lutte contre la pratique des MGF au Burkina Faso

“Considérant les nombreux défis qui se posent au Burkina Faso dans sa marche vers un développement durable garantissant l’implication de tous, notamment des jeunes femmes et des jeunes hommes, considérant la pratique des mutilations génitales féminines comme une violation des droits fondamentaux des enfants et jeunes, une atteinte à leur dignité, à leur intégrité physique et psychologique (…), conscients de l’absolue nécessité pour les jeunes de s’impliquer résolument dans la lutte pour accélérer l’élimination des MGF au Burkina Faso, nous, jeunes du Burkina Faso, prenons part à Ouagadougou les activités commémoratives de la 17e journée internationale “Tolérance zéro aux mutilations génitales féminines” et de la 20e journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision. Nous réaffirmons notre engagement à accompagner activement son excellence Roch Marc Christian Kaboré, champion de l’Union Africaine pour la promotion de l’élimination des MGF, dans toutes ses actions de promotion de l’élimination des MGF au Burkina Faso et en Afrique” , ceci a été entre autres, le message de la jeunesse remis au Chef du Gouvernement pour transmettre au président du Faso.

Le Premier ministre, Christophe Dabiré, représentant du président du Faso, a indiqué qu’en sa qualité de Champion de l’Union Africaine pour la promotion de l’élimination des MGF en Afrique, Roch Marc Christian Kaboré se réjouit de la tenue de cette rencontre qui lui donne l’opportunité de communier avec les jeunes du Burkina Faso. “En vous plaçant désormais au cœur de la lutte pour la tolérance zéro aux MGF au Burkina Faso, c’est votre responsabilité devant l’avenir que vous engagez” , s’est-il adressé aux jeunes.

Christophe Dabiré les invite donc à recevoir avec honneur, le flambeau de la lutte mais aussi et surtout à entretenir la flamme allumée par les pionniers et cela jusqu’à l’éradication totale et définitive de la pratique de l’excision au Burkina Faso. “Avec vous, la victoire est possible. Je vous exhorte alors à plus de mobilisation et d’action pour sensibiliser vos camarades ainsi que les populations dans vos localités respectives. Je crois fermement en vos capacités à opérer les changements nécessaires des normes sociales aux côtés de vos aînés et à apporter votre contribution dans ce combat qui est le vôtre” , a-t-il déclaré.

A la fin de cette cérémonie commémorative, l’Emir du Liptako qui est l’autorité coutumière suprême dans la province du Seno et Sa Majesté Naaba Kiba Roi du Yatenga, ont reçu des tableaux d’honneur pour leur contribution dans la lutte contre la pratique des MGF, et ont été faits Ambassadeurs pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines au Burkina Faso.