Notre équipe de rédaction a été reçue en interview par Madame Bassono née Kaboré Wendlassida Florence, lauréate du grand prix du concours de la fondation Pierre Castel, qui est un concours lancé pour récompenser les meilleures entreprises de transformation des produits agricoles. L’entreprise Faso Attiéké est une unité de transformation, de conservation et de commercialisation de l’attiéké et bien d’autres produits. Ayant compéti avec d’autres entreprises toutes aussi performantes les unes que les autres, l’entreprise Faso attiéké a fait la fierté du Burkina Faso en remportant le premier prix qui est de dix millions (10 000 000) de francs CFA. Madame Bassono et son équipe mettent sur le marché, des produits de qualité répondant aux besoins de la population en matière d’hygiène, de préparation de plats rapides et de conservation à long terme. Découvrez le contenu de l’interview!
Faso actu (FA) : Depuis combien de temps Faso attiéké existe ?
Bassono Florence (BF) : Faso attiéké a été créée en 2010 et elle a été enregistrée comme entreprise individuelle en 2014.
FA : Vous avez récemment reçu un prix en Côte d’Ivoire, quels sont les critères qui ont valu à ce que vous obteniez ce prix ?
BF : La fondation Pierre Castel, à travers ce prix, a voulu soutenir les entrepreneurs qui au niveau du Burkina, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun, ont un fort impact dans le domaine social, économique et environnemental, dans le domaine de l’agriculture et de l’agroalimentaire.
FA : En parlant d’impact dans le domaine environnemental et commercial, combien d’employés avez-vous dans votre entreprise, afin d’atteindre l’objectif visé ?
BF : Faso attiéké a commencé en 2010 avec 3 employés et une production de 15 tonnes l’année. Et se retrouve aujourd’hui avec 42 employés permanents dont 37 femmes et une production de 539 tonnes d’attiéké en 2018. En plus de cela, Faso attiéké est en collaboration avec la Coopérative des transformatrices des produits agricoles (CPTA) qui regroupe près de 500 femmes en milieu rural et aussi des petits producteurs pour produire le manioc transformé pour l’approvisionnement en matière première de Faso Attiéké.
FA : Comment a été le début de votre activité, quelles sont les difficultés rencontrées ?
BF : L’entreprise a connu beaucoup de difficultés. Dès la première année, elle a connu une perte mais nous n’avons pas baissé les bras. Ça n’a pas été facile pour avoir les fonds, pour avoir la matière première et la confiance des clients. Aussi, nous avons été confrontés au fait que l’on ne reconnait pas le Burkina Faso comme un pays qui peut produire du bon attiéké, alors que les Burkinabè sont de gros travailleurs sauf que le climat est un peu dur ici. Avec l’aide de Dieu et l’engagement de l’équipe, et avec le soutien des partenaires qui ont soutenu la coopérative, qui ont soutenu Faso Attieke, l’entreprise continue d’évoluer.
FA : Comment obtenez-vous la matière première ?
BF : Au début de l’activité, la matière première était importée de la Côte d’Ivoire mais nous-nous sommes dits qu’il fallait que nous sécurisions notre production, notre approvisionnement en matière première. Donc, la coopérative qui était à l’époque un groupement, a organisé des producteurs et avec les femmes, elle a commencé à produire et à transformer le manioc en patte de manioc. En ce moment, nous disposons de 25 hectares au Burkina pour la production de matière première dont nous avons besoin.
FA : Pendant combien de temps peut-on conserver l’attiéké ?
BF : L’attiéké frais peut se garder pendant deux (02) mois. Quand il est conservé au frigo, il peut faire plus de six (06) mois. Et quand il est séché, il peut faire plus de deux (02) ans.
FA : Quel a été votre chiffre d’affaire au départ ?
BF : Nous avons commencé avec une somme de cinq (05) millions pour une production de 15 tonnes l’année. Nous ne produisions pas plus de 50 kilos d’attiéké par jour mais aujourd’hui, nous sommes à 2 tonnes par jour. L’objectif n’est pas encore atteint parce que nous avons une capacité de 5 tonnes.
FA : Comment vous sentez-vous après avoir obtenu le premier prix lors du concours, qu’est-ce que vous avez à dire aux jeunes femmes qui désirent entreprendre mais qui ont peur de se lancer à cause des risques liés à l’entrepreneuriat ?
BF : Je voudrais dire à ces femmes là, que qui ne risque rien n’a rien. Moi particulièrement, je suis animée par le goût du risque. Il faut risquer pour gagner, et on n’a pas besoin de gros moyens pour entreprendre. Avec peu de moyens, on peut faire l’entrepreneuriat. Quand on a une idée de projet, il ne faut pas attendre, il faut commencer. Nous sommes très contents d’avoir obtenu ce prix-là, et il va constituer du carburant pour nous, pour encore aller de l’avant et avoir plus d’impact, afin de contribuer au développement du Burkina Faso.
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