La Guinée participe à la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) avec deux films. Il s’agit du film “A qui la faute ?“ de Ramatoulaye Bah et du documentaire “Au cimetière de la pellicule“ réalisé par Thierno Souleymane Diallo. Cette 28ème édition est une opportunité pour la Guinée de relancer son cinéma, comme le dit le slogan de leur présence au Burkina : « FESPACO 2023 : La Guinée fait son comeback ! »
« A qui la faute ? » est un film qui interroge les autorités sur la nécessité de la présence des structures publiques. En effet, il (le film) retrace les conditions difficiles (surtout financières) d’une famille, qui pousse à l’exil. Présente à Ouagadougou à l’occasion du FESPACO, Ramatoulaye Bah soutient que l’écriture de cette œuvre est inspirée par son vécu. Issue d’une famille non aisée, elle a depuis son jeune âge, fait face à plusieurs épreuves qui la poussent à s’interroger sur bon nombre de questions à la gouvernance.
« Mon papa voulait coûte que coûte que nous étudions dans une école privée parce l’école publique n’a pas un bon niveau d’enseignement et en plus, était très loin de notre lieu d’habitation », a confié Ramatoulaye Bah. Cependant, les moyens pour répondre aux exigences du privé n’y étaient pas. Alors, elle a été à plusieurs fois expulsée des classes pour scolarité non payée, elle et son frère aîné. « A qui la faute ? » met donc en exergue les rudes épreuves que traversent nombreuses familles. L’auteure fait comprendre que les populations ont besoin d’institutions publiques. « L’éducation, c’est la base de toute chose », a fait savoir Ramatoulaye Bah. Et puisque le septième art est l’un des meilleurs canaux pour faire passer un message, elle espère que son souhait sera pris en compte et qu’aucun enfant n’aura à subir ce qu’elle a vécu.
Le deuxième film présenté par la Guinée est un documentaire titré : « Au cimetière de la pellicule ». Selon Cheik Abdoulaye Camara, ce film peint les heures de gloire du cinéma guinéen, de son état actuel et questionne la responsabilité de chaque africain sur la survie du cinéma face aux nouvelles technologies. « C’est un film fait avec beaucoup d’ironies, qui permet de passer un message de manière subtile mais très encrée. Le réalisateur se met en scène à la recherche du premier film africain réalisé par Mamadou Touré », a expliqué monsieur Camara.
Il s’agit notamment de « Mouramani » qui est considéré comme le premier film conçu, réalisé et interprété par des noirs. Ce film de court métrage de 23 minutes, a été réalisé par Mamadou Touré en 1953. C’est donc la motivation de Thierno Souleymane Diallo, qui recherche « Mouramani » à travers « Au cimetière de la pellicule », puis s’interroge sur l’histoire africaine du cinéma et sur le cinéaste africain.
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